Paris, le 20 juillet 2020
Alors que le projet de loi de révision des lois de bioéthique arrive en deuxième lecture à l’Assemblée nationale, la Conférence des évêques de France (CEF) alerte sur la volonté d’adoption en urgence d’une loi injuste et inégalitaire. « Alors que la plupart des réformes importantes sont à reporter ou à revisiter, il n’y aurait pas d’autres urgences aujourd’hui que de faire passer en force et dans la discrétion du mois de juillet cet ensemble de lois qui touche à l’essence même de notre humanité » ! (Mgr Michel Aupetit, archevêque de Paris dans le Figaro du 30 juin 2020).
Dans une conférence donnée ce lundi 20 juillet, Mgr Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes et président du Groupe bioéthique de la CEF explique les enjeux et les dangers du projet de loi tel qu’il est présenté par la « Commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi relatif à la bioéthique » (retrouver la conférence ici).
Avec le Groupe bioéthique de la CEF, Mgr Pierre d’Ornellas signe la tribune « La bioéthique du monde d’après » publiée par de nombreux diocèses, associations et mouvements catholiques (lire la tribune).
« Nous changeons d’époque. Il nous faut penser un nouveau progrès. Il ne se réalisera pas sans une vision commune de notre humanité et de son indispensable fraternité ».
Nos parlementaires ont une vraie opportunité en ce sens. C’est ce que la CEF demande avec détermination.
Monsieur le Député, Madame la Députée,
Je me permets de vous envoyer en pièce jointe le message que le groupe de travail des évêques de France a publié lundi dernier concernant le débat sur le projet de Loi sur la bioéthique.
Alors même que la pandémie nous a fait prendre davantage conscience des excès de la maitrise de l’homme sur la nature, je souhaite, pour ma part aussi, vous alerter sur le risque grave que la représentation nationale est en train de prendre en inscrivant notamment dans la Loi, la privation d’un père pour des enfants, ou encore d’imposer à des enfants un double lien maternel, mettant ainsi la confusion dans leur origine. Beaucoup de voix autorisées s’élèvent pour dire que cela aura des conséquence graves dans l’équilibre psychologique de ces enfants.
La protection de la planète, dont la pandémie a révélé l’urgence, ne peut pas être séparée de la protection de la vie humaine sous toutes ses formes. Plusieurs aspects de ce projet de Loi impacteraient inévitablement et de façon grave la dignité de la personne humaine.
Je pense bien sûr que vous avez sérieusement travaillé ces questions, mais je tenais à vous alerter sur le risque d’entériner une Loi qui serait dangereuse et injuste, notamment pour les plus fragiles.
Soyez assuré, Madame la Députée, Monsieur de Député, de mes sentiments respectueux et bien cordiaux.
† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon