C’hwi, Aotrou a garan, ken tost ez oh ouzin ma n’on ket evid mond pell diouzoh, n’on ket evid lakaad em halon e vefeh eun Doue uhel ha pell o ren ar bed, o ren an traou, eun Doue braz heb trubuillou dreist peb den ha dreist peb tra… N’oh ket an Doue-se. Siouloh ’vefe va harantez ma vefeh evelse ! Ha dirazon emañ ho kroaz, kroaz eur maro kriz araog beza kroaz gloar Doue, kroaz va Doue o houzañv dre fallagriez an den. Staget a-deus ar mestr war ar groaz, staget am-eus ar mestr war ar groaz, ha ne feil ket din sel led outañ ; aon am-eus, hag heug ha spont… Koulskoude ez oh an Aotrou a garan. Perag Aotrou, lavarit din perag, displegit d’am halon, perag mond beteg ar groaz ? perag mond beteg ar groaz evidom ? perag kement a boan ? penaoz e hellfen-me ho kared awalh evid kement a boan ? O Aotrou a garan, ho kroaz em halon evel eur yen da rei plas d’ar garantez, daoust ha mond a rin dre an hent a ziskouez din ? Daoust hag ez aio kuit an aon, an heug hag ar spont ma hellin mond gand karantez em daouarn da heul an Aotrou a garan ? (Minihi Levenez 4, 1990, “Komzou evid pedi”, p. 18-19) | Toi, Seigneur que j’aime, tu es si proche de moi que je ne peux m’éloigner de toi, ni accepter dans mon cœur que tu sois un Dieu élevé et lointain gouvernant le monde et toute chose, un Dieu grand et sans soucis au-dessus de tout homme et de toute chose… Tu n’es pas ce Dieu-là. Mon amour serait plus tranquille si tu étais ainsi ! Devant moi, il y a ta croix, la croix d’une mort cruelle avant d’être la croix de la gloire de Dieu, la croix de mon Dieu qui souffre de par la méchanceté de l’homme. Ils ont attaché le maître sur la croix, j’ai attaché le maître sur la croix, et je ne veux pas le regarder ; j’ai peur, je suis dégoûté, épouvanté… Pourtant tu es le Seigneur que j’aime. Pourquoi Seigneur, dis-moi pourquoi, explique à mon cœur, pourquoi aller jusqu’à la croix ? pourquoi aller jusqu’à la croix pour nous ? pourquoi tant de souffrances ? Comment pourrais-je t’aimer assez pour tant de souffrances ? O Seigneur que j’aime, ta croix dans mon cœur comme un coin pour faire place à l’amour, est-ce que j’irai par le chemin qu’elle me montre ? Est-ce que s’en iront peur, dégoût et épouvante que je puisse aller avec de l’amour dans les mains à la suite du Seigneur que j’aime ? |