Faisant l’objet d’un culte depuis le XIIe siècle, c’est dans la chapelle des cours d’un ancien château-fort surplombant le canal de Nantes à Brest et reconstruite au XIXe siècle, que Notre-Dame des Portes est toujours aujourd’hui vénérée. Bien que ce sanctuaire ne soit a priori pas le plus connu de la région, il attire des pèlerins du monde entier, comme en ont attesté les messages laissés durant le Jubilé de la Miséricorde 2015-2016. Si les lieux sont ouverts tous les jours, l’année liturgique est cependant marquée par le Grand Pardon et les processions dans la ville à cette occasion (cliquer ici pour en savoir plus).
Histoire et légendes
Les légendes issues de la tradition orale s’accordent sur plusieurs points et sont en partie corroborées par quelques rares écrits. Ainsi, au XIIe Siècle, sur le territoire de Saint-Goazec, des paysans abattent un chêne et découvrent sous ses racines, une statue de femme couronnée ayant un enfant dans les bras !
Portée à la chapelle du Château de Trévaré (lieu-dit proche du Trévarez actuel) la statue sera priée sous le titre de Notre Dame des Portes. La population locale ne tarde pas à lui accorder des grâces de guérison et de protection.
Pour quelle raison début du XIVe Siècle, la statue est-elle amenée à Châteauneuf, de l’autre côté de l’Aulne ?
Vers le début du XIVe Siècle, la chapelle de Trévaré n’étant plus adaptée, la famille possédant Trévaré aurait conclu un accord avec celle des seigneurs de Châteauneuf-du-Faou, avec laquelle par ailleurs elle était liée par mariage, pour installer, provisoirement, la statue dans la chapelle de la forteresse érigée sur le promontoire dominant la rivière. Depuis, c’est en ce lieu qu’elle continue d’être vénérée.
Une succession de 3 chapelles
Comment était la chapelle du château-fort ?
A ce jour nous n’avons aucune information. Cependant nous savons qu’elle n’était pas assez grande pour accueillir les pèlerins. En 1438 une nouvelle chapelle de style ogival-breton est donc construite. Elle figure en médaillon dans le vitrail central du chœur de la chapelle actuelle.
La proximité du donjon de la forteresse ne permettant pas l’ouverture de porte sous le clocher, l’entrée se fait par un beau porche sud qui a été conservé par la suite.
Les guerres de religion, la Révolution se succèdent… bientôt le culte n’est plus assuré… En 1790 la chapelle est déclarée « bien national ». Laissée à l’abandon, délabrée, elle est vendue en 1796 avant d’être restituée à la commune. Rendue au culte en 1806, elle continue de se dégrader.
En 1892-1893, la chapelle actuelle est construite grâce à la générosité de nombreux donateurs.
Ce nouvel édifice, de style néo-roman, est l’œuvre de l’architecte Le Guérannic.
La flèche du clocher (42 m) est construite en 1901.
Le couronnement
Impressionné par la ferveur et la fidélité de la population envers Notre Dame des Portes, Mgr Valleau, évêque de Quimper, sollicite auprès du Pape son couronnement.
La faveur est accordée. Celui-ci se déroule le 26 août 1894, devant une foule d’environ 30 000 pèlerins et en présence de 8 évêques. Il donnera lieu toute cette journée à de grandes célébrations et se terminera par un feu d’artifice.
La statue
en chêne polychrome, époque XVIe Siècle, représente une Vierge à l’enfant, vêtue d’une robe blanche à liseré doré et d’un manteau bleu semé d’hermines.
Les vitraux
Ceux de la nef sont illustrés par 12 des 47 invocations des litanies de la Vierge.
Côté nord de l’autel vers le porche
Vase d’honneur
Vase spirituel
Maison d’or
Trône de la sagesse
Tour de David
Arche d’alliance
Côté sud de l’autel vers le porche
Rose mystique
Cause de notre joie (fontaine)
Miroir de justice
Porte du ciel
Etoile du matin
Tour d’ivoire
Ceux du transept nord
Evoquent le massacre en 1593 de Thépault Derien, prêtre de la paroisse, par De Liscouet (chef Huguenot) et ses soudards. Un de ces derniers jette à terre le ciboire, répandant ainsi les hosties réservées pour la communion des malades. Le prêtre se précipitant pour les ramasser, est transpercé d’un coup d’épée.
Celui du transept sud
Montre le laboureur Isidore vêtu du costume du paysan breton. Il est le Saint patron des agriculteurs, des ouvriers agricoles et des charretiers.
Ceux du chœur
Représentent au centre, Notre Dame des Portes parée d’un diadème. De part et d’autre, la Nativité de la Vierge Marie et son Assomption.
Des éléments de chapelles précédentes
L’ancien porche de style néo-gothique flamboyant, datant de 1438, se trouve aujourd’hui au pignon de la maison « du bedeau », dépendance de la chapelle actuelle. Au bas de son pilier droit, un magnifique bénitier mouluré, finement sculpté.
La pieta, auparavant socle du calvaire sur le placître, est intégrée au-dessus du porche ancien ; le reste des éléments du calvaire (croix et personnages…) constitue un ensemble implanté sur l’esplanade.
Une fontaine dédiée
La fontaine, au pied de la chapelle à proximité de la voie romaine, aménagée en 1721, a bénéficié de travaux de restauration en 2015-2016.
Le Grand Pardon a lieu l’avant dernier week-end du mois d’août.
A cette occasion la Vierge Couronnée est portée en procession dans les rues de la ville par les femmes et les hommes de 50 ans arborant le costume traditionnel.