23 avril 2024 — Messe d’ouverture du pèlerinage diocésain à Lourdes — Basilique Saint-Pie X — Lourdes (65)

Ac 11, 19-26 ; Ps 86 ; Jn 10, 22-30

Intervention retranscrite à partir d’un enregistrement

Frères et sœurs,

C’est à Antioche que pour la première fois, les disciples reçurent le nom de chrétiens. À l’époque, il s’agissait d’un sobriquet, un surnom familier un peu moqueur… sauf que… depuis plus de 2000 ans, des millions, des milliards de personnes ont porté ce beau nom de chrétien qui manifeste au contraire un changement profond de notre personne.
C’est un nom nouveau que nous avons reçu à notre baptême, et même les catéchumènes reçoivent ce nom de chrétien lorsqu’ils reçoivent la croix du Seigneur. Les « chrétiens », au fond, ce sont tous ceux qui ont répondu à l’invitation du Seigneur Jésus à lui faire confiance et à le suivre.
On se souvient de la Vierge Marie qui parlait à Bernadette : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant quinze jours ? » Bernadette a pris cette parole au sérieux. Elle a fait confiance à cette parole de la Vierge Marie, et elle est venue pendant quinze jours, coûte que coûte, et elle en a éprouvé beaucoup de difficultés.
Pour faire confiance en Jésus, il faut croire qu’il est vraiment le fils de Dieu, le Messie annoncé qui a le pouvoir de nous sauver de la mort.
Dans l’Évangile que nous avons entendu, des personnes s’interrogent et interrogent Jésus. Est-il le Christ, le Messie annoncé ? Oui ou non ? Et les gens ne le croient pas. Ils ne lui font pas confiance. Et Jésus dit « Mais vous, vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. » Ainsi, ne peuvent le suivre que ceux qui lui font confiance. Que signifie donc concrètement « faire confiance à Jésus » ?

Dans l’Évangile, Jésus nous dit trois choses :

« Mes brebis écoutent ma voix » : accueillir l’Évangile, accueillir la Parole du Christ, la méditer comme une Parole divine qui fait vivre, voilà déjà une première manière de lui faire confiance ;
« Moi, je les connais… » : dans la Bible, connaître signifie « aimer » de façon très forte. L’amour du Christ pour nous n’a pas de limite. Il a donné sa vie pour nous, et nous aussi nous sommes invités à répondre à son amour. C’est cela aussi, c’est faire confiance à Jésus ;
« …, et elles me suivent » : suivre Jésus, c’est lui faire confiance, mais d’une confiance qui engage. Qui engage à quoi ? À changer notre comportement, d’abord dans notre vie personnelle, mais également vis-à-vis des autres pour que notre manière d’être soit de plus en plus conforme à l’amour de Dieu que Jésus nous a révélé. Voici une grande marque de confiance !

Si nous faisons confiance à Jésus et nous le suivons, Il s’engage aussi à notre égard. Savez-vous à quoi il s’engage vis-à-vis de nous ? Il le dit également dans ce passage d’Évangile : « Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, et personne ne les arrachera de ma main. » Cette vie, Il nous la donne bien sûr par sa Parole de vie, mais aussi par les sacrements. Le sacrement du baptême nous fait entrer dans cette vie éternelle, le sacrement de l’Eucharistie, le sacrement du pardon qui nous remet dans cette vie éternelle. Porter le nom de chrétien n’est pas une étiquette que nous nous mettons sur le front ni le seul fait d’avoir été baptisé. Être vraiment chrétien, c’est faire confiance et suivre Jésus pour devenir son disciple dans une vie nouvelle, une vie transformée jour après jour par la Parole de vie et le don du Saint-Esprit.

Alors, frères et sœurs, que ce pèlerinage nous aide à devenir davantage dignes de porter le nom de chrétien, fils et filles de Dieu, frères et sœurs du Christ, avec cette espérance que nous donne le Seigneur : à savoir que notre vie est déjà entre ses mains et que jamais personne, pas même la mort, ne pourra nous arracher de sa main. Amen.

† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon