Ac 4, 8-12 ; Ps 117 ; 1Jn 3, 1-2 ; Jn 10, 11-18
Intervention retranscrite à partir d’un enregistrement
Chers amis,
Nous sommes donc en route pour Lourdes. Comme vous le savez, Lourdes se situe dans les Pyrénées ! Et que trouve-t-on dans les Pyrénées ? Des pasteurs et leurs brebis, chose que nous avons peu l’habitude de voir en Finistère, où ils sont plus rares. C’est une très belle image : lorsque l’on regarde un berger, un pasteur, sa grande patience, son attention particulière vis-à-vis de toutes les brebis de son troupeau pour s’assurer qu’aucune n’est malade ou blessée, pour vérifier qu’aucune ne s’est égarée.
C’est cette image que le prophète Ézéchiel avait utilisée pour faire comprendre l’amour de Dieu pour son peuple. Jésus l’a reprise pour Lui-même en disant : « Moi je suis le bon pasteur, je connais mes brebis (c’est-à-dire je les aime) et mes brebis me connaissent ». Il va encore plus loin qu’un simple pasteur, car Il a donné sa vie pour ses brebis manifestant ainsi l’amour de Dieu sans réserve pour chacun d’entre nous. Le Seigneur nous aime. Il nous aime tels que nous sommes, avec nos difficultés, nos défauts et nos imperfections. Il nous aime de façon inconditionnelle.
Ce Bon Pasteur qu’est Jésus continue aujourd’hui à aimer et conduire ses brebis par les pasteurs qu’il a appelés, que sont le Pape, les évêques, les prêtres qui ont donc cette charge d’être pasteurs au nom du Christ. Jésus continue d’être à la tête de l’Église. C’est Lui le Bon Pasteur ! Le Pape est le chef de l’Église, mais Jésus qui en est la tête ! Le Pape n’est que le vicaire du Christ, tout comme les évêques en communion avec le Pape.
Cela dit, le Christ ne peut rien faire sans nous : c’est Lui qui a fondé son Église, qui a permis de nous rassembler, comme nous le faisons aujourd’hui, afin que nous puissions bénéficier des sacrements, de nous nourrir de Sa Parole… C’est ce que les prêtres, qui ont donné leur vie pour cela, font au nom du Christ en collaboration avec les évêques. Mais nous sommes libres de répondre et c’est à chacun de nous de choisir de suivre Jésus.
Nous avons donc besoin de pasteurs ! L’Église ne peut pas vivre sans prêtre, car ils représentent le Christ et manifestent Sa présence et le don de sa vie pour nous. À l’autel aujourd’hui, il y a Jean et Samuel, les deux derniers prêtres ordonnés pour notre diocèse au mois de juin dernier. Est présent aussi, Nicolas, séminariste, qui se prépare au sacerdoce. Tous les trois ont quitté leur métier pour répondre à l’appel du Seigneur.
Parmi vous, je suis certain que des garçons sont appelés par le Seigneur à devenir en Son Nom, pasteurs de son peuple. Comment peut-on savoir que le Seigneur nous appelle ? Il y a des signes dont le tout premier est une petite voix intérieure « Au fond, pourquoi pas moi ? ». Il faut donc y prêter attention, car lorsque nous l’entendons toujours résonner en nous après quelque temps, il faut y voir un signe que le Seigneur nous donne.
Un autre signe qu’Il nous donne, c’est la joie intérieure à l’idée de répondre à cet appel.
Dans ces cas-là, il est important de pouvoir en parler à un prêtre pour pouvoir échanger, discerner. Nous avons une équipe dans le diocèse qui rassemble les jeunes qui s’interrogent pour les aider à discerner ce que le Seigneur attend d’eux. Je puis vous assurer que si vraiment nous sommes appelés par le Seigneur, il n’y a pas de raison d’avoir peur de s’engager, car soyez sûrs que lorsque l’on suit cette petite voix au fond de son cœur, on trouve la joie, une joie profonde ! Et nous pourrons dire alors que notre vie est vraiment réussie, car nous aurons répondu à l’appel du Seigneur.
Nous allons prier tout à l’heure pour que le Seigneur aide chacun à discerner, à entendre et écouter cette petite voix intérieure, mais aussi à soutenir ceux qui l’entendent et qui y répondent.
Ce que je viens de dire pour les garçons sur la base de l’Évangile du Bon Pasteur est également valable pour les filles, bien entendu d’une façon différente. Elles n’ont pas le rôle de pasteur, mais contribuent à la mission du Christ le Bon Pasteur et elles donnent aussi leur vie lorsqu’elles s’engagent dans une vie religieuse, avec un discernement semblable, avec aussi cette petite voix intérieure, et même cette joie qui vient du Seigneur et qui les appellent à se donner corps et âme pour faire grandir son Règne sur la terre. Il y a tellement à faire pour faire connaître la Bonne Nouvelle et répandre l’amour du Seigneur aujourd’hui. Il est beau d’avoir des personnes comme Sœur Clémence ou sœur Rita qui sont présentent ici et qui donnent leur vie pour le Seigneur. Elles nous donnent un beau témoignage de l’amour du Seigneur.
Aujourd’hui, prions pour toutes ces vocations. Prions pour que le Seigneur nous aide à discerner. Prions pour que le Seigneur nous donne la joie de répondre et enlève de nous toute la peur que nous pourrions avoir de nous engager dans cette voie-là, car c’est une voie qui nous donne de la joie et vraiment une belle vie. Amen.
† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon