Accueil  -  Les homélies de Mgr Laurent Dognin  -  1er septembre 2024 – 23e TO – Année B — Pardon de Notre-Dame de Penhors — Procession et salut du Saint Sacrement – Chapelle Notre-Dame (Penhors) — (Pouldreuzic) (29)

1er septembre 2024 – 23e TO – Année B — Pardon de Notre-Dame de Penhors — Procession et salut du Saint Sacrement – Chapelle Notre-Dame (Penhors) — (Pouldreuzic) (29)

Eph 2, 4-8 : Ps 102 ; Lc 1, 39-56

Chers amis,

Ce matin, dans mon homélie, j’avais souligné quelques appels pour nous aider à bien vivre notre rentrée scolaire et pastorale. Cet après-midi, avec la procession et le salut du Saint Sacrement qui va suivre, laissons-nous toucher par la grâce que le Seigneur nous accorde au cours de cette journée. Il s’agit bien d’un pardon qui est aussi une fête, car nous avons tous besoin de convivialité ! Mais la vraie fête, c’est la bonté que le Seigneur nous manifeste par sa miséricorde.

Saint Paul, dans sa lettre aux Éphésiens, nous rappelle pourquoi nous sommes là, à ce pardon, et ce que le Seigneur veut nous donner : « Dieu est riche en miséricorde, nous qui étions des morts par suite de nos fautes, il nous donne la vie avec le Christ… »
Comme vous le savez, le mot « miséricorde » réunit deux mots : cœur et misère. Le cœur de Dieu, c’est-à-dire son amour, prend soin de notre misère et nous invite à faire de même vis-à-vis des autres. Le pape François en donne une belle description : « La miséricorde, c’est le chemin qui unit Dieu et l’homme, pour qu’il ouvre son cœur à l’espérance d’être aimé pour toujours malgré les limites de son péché.  »
Dans notre monde bouleversé, Dieu est toujours bien présent, car « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge », dit la Vierge Marie dans l’Évangile. Dieu ne nous épargne pas pour autant la croix que Jésus lui-même a portée. Nous arrivons ici avec nos joies, mais aussi peut-être nos peines, nos deuils, nos épreuves de santé, nos problèmes conjugaux ou familiaux.
Nous portons tous des croix, légères ou lourdes selon les périodes de notre vie, mais le Seigneur nous donne la force de les porter et d’orienter notre vie vers le bien, car c’est le seul chemin qui nous mène vers la vie éternelle. « C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. », nous dit saint Paul.

Il va loin d’ailleurs en disant qu’avec le Christ nous sommes déjà ressuscités et que nous siégeons dans les cieux ! Car nous avons tout de même encore un bon bout de chemin à parcourir pour être dignes d’entrer dans son Royaume éternel. Et en ce pardon de Notre-Dame de Penhors qui précède cette rentrée scolaire, je vous propose trois bonnes résolutions pour avancer dans la bonne direction : remettre le Christ au centre de notre vie, accueillir le pardon de Dieu et développer notre prière mariale.

D’abord remettre le Christ au centre de notre vie puisque saint Paul nous dit que Dieu « nous a donné la vie avec le Christ. » Concrètement qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire que le Christ doit être au cœur de nos préoccupations quotidiennes, que nous ne soyons plus le centre de nous-mêmes… « Car, dit saint Paul, le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. » (2 Co 5, 15)
Et comment ? En prenant déjà le temps de la prière quotidienne et de l’écoute de sa Parole. Saint Césaire d’Arles nous dit : « Relisez dans vos maisons les paroles de Dieu, consacrez-vous entièrement à sa miséricorde » et il ajoute « Celui qui met les paroles de Dieu au fond de son cœur ne pèche pas ; de même celui qui n’agit pas ainsi ne cesse pas de pécher.  » Cela veut dire que le Seigneur manifeste déjà sa miséricorde à notre égard par sa Parole qui nous éclaire et nous guide dans notre vie et nous pousse à aimer, même nos ennemis !
Nous mettons aussi le Christ au centre de notre vie par l’amour du prochain justement et en nous mettant au service des autres. Le pape François dit aussi : « La miséricorde, c’est la loi fondamentale qui habite le cœur de chacun lorsqu’il jette un regard sincère sur le frère qu’il rencontre sur le chemin de la vie.  »
En étant aussi fidèles à la messe du dimanche et si possible en semaine puisque le Christ donne sa vie pour nous dans ce sacrement. Même si nous avons quelques kilomètres à parcourir comme c’est le cas dans cette paroisse. C’est vital et cela met vraiment le Christ au centre de notre vie et notre vie au centre de la vie de l’Église.

Deuxième résolution, celle de demander et recevoir le pardon de Dieu dans le sacrement de pénitence et réconciliation. Je sais que beaucoup en ont perdu l’habitude et c’est bien triste. La rencontre avec le prêtre est essentielle, car cela peut nous aider à voir plus clair dans notre relation avec le Seigneur. Et il s’agit d’un sacrement, c’est-à-dire que Dieu nous manifeste réellement sa miséricorde par le prêtre qui agit à ce moment-là in persona Christi, c’est-à-dire au nom du Christ.
Comme dit souvent le pape François, « Dieu ne se lasse jamais de pardonner, c’est nous qui nous lassons de demander pardon. » L’Église nous demande de recevoir ce sacrement au moins une fois par an pour tous les péchés graves commis dans l’année, mais aussi de le demander pour les péchés véniels, c’est-à-dire ceux qui ne remettent pas en cause radicalement notre vie de chrétien. Sachant qu’il n’est pas facile de discerner soi-même ce qui est grave ou pas. Le prêtre est là pour nous y aider justement. Vraiment, ce sacrement est une grâce et nous en avons tous besoin ! Ne nous en privons pas.

Enfin, troisième résolution, une invitation à développer notre prière mariale. Élisabeth dit à Marie : « D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? » Lors de la Visitation, le Christ est déjà présent en Marie et il se manifeste dans le sein d’Élisabeth par un tressaillement de joie, et Marie se met au service de sa cousine pendant trois mois.
À nous aussi, la Vierge Marie nous apporte le Christ qui nous donne la joie et l’espérance et elle se met à notre service en nous soutenant dans les épreuves et en nous accompagnant dans notre effort pour devenir de vrais disciples du Christ.

En ce pardon de Notre-Dame de Penhors, confions à la prière de la Vierge Marie, les enfants et les jeunes qui vont reprendre le chemin de l’école. Confions-lui les enseignants et tous ceux qui sont engagés dans l’éducation, dont les parents bien sûr qui sont en première ligne pour cela. Confions-lui notre Église de Quimper et Léon qui entame une nouvelle année pastorale. Une année qui sera sous le signe de l’année jubilaire mondiale qui a pour thème « Pèlerins de l’espérance ». Confions-lui toutes nos intentions et celles qui nous sont confiées.

Et comme nous l’avons chanté dans le cantique d’ouverture Itron Varia Penhors, dans cette chapelle et en ce pardon : « vous trouverez un secours véritable pour votre corps et votre âme de la part de la Vierge Mère de Dieu. » Amen.

† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon