Ex 32, 7-11. 13-14 ; Ps 50 ; Tm 1, 12-17 ; Lc 15, 1-32
Frères et Sœurs,
Les lectures de ce jour nous font méditer sur la Miséricorde. Une expression que nous trouvons très fréquemment dans la Bible, et donc dans la Liturgie, mais pratiquement jamais dans le langage courant. Un mot qui associe la misère et le cœur. Autrement dit, la misère et l’amour. Il est en général attribué à Dieu, parce qu’il nous aime et qu’il prend pitié de notre misère ! Mais il nous invite, nous aussi, à être miséricordieux pour les autres.
Dans la deuxième lecture, nous avons entendu un magnifique témoignage de saint Paul qui rend grâce à Dieu pour avoir bénéficié de la Miséricorde de Dieu. Il a été guéri de l’aveuglement du péché qui le rendait « blasphémateur, persécuteur et violent » comme il le dit lui-même. « J’avais agi par ignorance, dit-il, n’ayant pas encore la foi. » De fait, par ignorance, il persécutait les chrétiens, croyant être fidèle à la Loi divine. Aveugle, il l’est devenu physiquement sur le chemin de Damas lorsque le Christ lui est apparu. Et c’est le don de l’Esprit Saint reçu par les mains d’Ananie qui lui rendit la vue en même temps que la foi.
Il me semble important de rendre grâce nous-mêmes, comme saint Paul le fait dans la lecture de ce jour, pour la miséricorde que le Seigneur a manifestée à notre égard. Reconnaître ce qu’il a fait pour nous délivrer de notre aveuglement, de notre péché. Du chemin qu’il nous a fait parcourir pour le connaître et qui fait que nous sommes ici ce matin ! Un chemin peut être marqué par des périodes de doute ou de rejet. Reconnaître la grâce extraordinaire de la Foi qui nous a permis de voir clair. Autrement dit, rendre grâce pour avoir été sauvé.
Pour saint Paul, cette Miséricorde a revêtu trois aspects dans le texte que nous avons entendu :
Cela nous fait réfléchir sur l’impact de la foi dans notre propre vie. Car si, en effet, la foi nous ouvre la vue en nous délivrant de l’aveuglement du péché par la connaissance de la volonté de Dieu. Si la foi nous donne l’Espérance de la vie éternelle et qu’elle nous rend témoins de Jésus ressuscité pour les autres… alors c’est une grâce extraordinaire qui bouleverse notre existence en imprégnant de l’amour du Christ et de sa Miséricorde nos pensées, nos paroles et nos actions.
Si nous n’avons pas fait l’expérience de cela pour nous-mêmes, alors nous ne pouvons pas comprendre l’enjeu de ce que Jésus nous dit dans l’Évangile de ce jour où, par les paraboles de la Miséricorde, il nous révèle l’amour du Père qui, par son Fils, est venu chercher et sauver ce qui était perdu.
Dans la bulle d’indiction de l’année de la Miséricorde en 2016, le pape François citait les trois paraboles entendues ce jour.
Et le Pape disait ceci : « Dans ces paraboles, Dieu est toujours présenté comme rempli de joie, surtout quand il pardonne. Nous y trouvons le noyau de l’Évangile et de notre foi, car la miséricorde y est présentée comme la force victorieuse de tout, qui remplit le cœur d’amour, et qui console en pardonnant. »
Dans ces paraboles, je relève trois aspects qui manifestent concrètement la Miséricorde de Dieu :
Amen.
† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon