PÉRIODE GALLO-ROMAINE
La Cité des Ossismes allait du Gouet, rivière de Saint-Brieuc, à l'Odet, rivière de Quimper. Qu'elle ait eu un évêque dès le IVème siècle, quand son chef-lieu était encore à Vorgium (Carhaix), c'est une simple probabilité, sans aucun indice précis.
Vers l'an 400, pour des raisons stratégiques, on dédoubla cette cité : au Nord, ce fut la Vetus Civitas, qui garda le nom des Ossismes – en gros, le Léon et le Tréguier actuels - ; au Sud, la Civitas Aquilonia, allant de l'Élorn à l'Éllé, avec son chef-lieu, Aquillo, à l'emplacement actuel de Quimper.
L'existence de sièges épiscopaux dans ces deux cités, au cours du Ve siècle ne peut guère être mise en doute ; alors que, pour les autres évêchés, on a les noms des titulaires dans les Actes des conciles de l'époque, pour ceux-ci il manque la désignation du siège. Ainsi qu concile provincial d'Angers en 453, à celui de Vannes en 465.
À partir de la fin du Ve siècle et surtout au VIe, l'émigration bretonne venue d'Outre-Manche apporte, dans la vie des évêchés armoricains, des perturbations qui aboutissent à faire table rase du passé gallo-romain.
PÉRIODE BRETONNE ET ORGANISATION DES DEUX DIOCÈSES
Ces diocèses sont issus de l'émigration des Bretons en Armorique, particulièrement aux Ve et VIe siècles. Déjà chrétiens, ils étaient accompagnés de moines et de prêtres. De ce fait, l'établissement des paroisses précéda habituellement l'organisation des diocèses, dont les limites définitives furent établies par le roi Nominoé dans la première moitié du IXe siècle le diocèse de Cornouaille était plus vaste que sa partie finistérienne actuelle : il s'étendait jusqu'aux frontières de Pontivy et de Quintin.
Plus tard, des archidiaconés furent établis ; trois pour le Léon (Ac'h, Quéménédily, Léon) : deux pour la Cornouaille (Poher et Cornouaille). Des doyennés existèrent aussi, mais avant la fin de l'ancien régime ils avaient disparu. Les deux diocèses fonctionnaient alors avec trois structures géographiques : l'archidiaconé, la paroisse et la trève.
L'essai de fondation d'une province ecclésiastique à Dol ne réussit pas ; et Tours demeura la métropole de Bretagne jusqu'en 1859, date de la promotion de l'évêché de Rennes en archevêché.
Mis à part les saints fondateurs, Corentin et Paul Aurélie, ainsi que leurs successeurs immédiats, les listes épiscopales sont incertaines jusqu'au IXe siècle.
Par la suite, et jusqu'à la Révolution de 1789, les deux diocèses ont été marqués par les mêmes évènements, mis à part quelques particularités. Ils furent ravagés par les invasions scandinaves qui obligèrent les moines de Landévennec à rejoindre Montreuil. Plus tard, au XIVe siècle, la guerre de succession de Bretagne provoqua des désastres. Le Léon fut pillé et Quimper pris d'assaut. Les grandes épidémies décimèrent la population : au cours de la peste noire, en 1349, mourut à Quimper, Jean Discalcéat. Plus tard encore, le XVIème siècle se termina très mal, les guerres de la Ligue provoquant ravages et ruines.
Cependant, ce qui marque le mieux la spiritualité du peuple, au Moyen-Âge et aux XVIe et début du XVIIe siècles c'est la production artistique religieuse qu'il nous a laissée : architecture, iconographie, polychrome, croix et calvaires. Le peuple a participé à acquérir cette production. La paroisse intervient, non seulement le recteur ou le curé, mais aussi la fabrique qui représente le peuple chrétien participant à cette œuvre. C'est la solidarité de la paroisse, ancrée dans le passé, qui permettra d'affronter les difficultés de l'histoire.
Le XVIIe siècle connut un renouveau spirituel. C'est une conjonction d'évènements qui le favorisa. En premier lieu, la qualité des évêques de cette période, puis l'arrivée de nouvelles formes de vie religieuse : des enseignants : jésuites à Quimper, ursulines dans les deux diocèses. Des soignants : augustines, sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve. Des prédicateurs : capucins, carmes déchaux. Des contemplatives : cisterciennes de Kerlot, calvairiennes à Quimper. C'est en ce siècle que furent établis les séminaires, en 1669 à Quimper, en 1679à Saint-Pol. Dans le port militaire de Brest, fondé par Louis XIV, le roi établit, pour la formation des aumôneries de Marine, un séminaire qu'il confia aux jésuites.
La formation spirituelle était proposée à tout l'ensemble du peuple chrétien par les missions paroissiales. Inaugurées par Michel Le Nobletz, particulièrement dans les ports et les îles, elles furent reprises et organisées systématiquement par le Père Maunoir, jésuite de la résidence de Quimper, qui y associa le clergé diocésain. Des maisons de retraites spirituelles furent établies à Quimper et à Saint-Pol. Les missions et retraites, inaugurées au XVIIè siècle, se poursuivirent sous cette forme jusqu'au milieu du XXe siècle.
En 1790, en Cornouaille, il restait une cinquantaine de religieux prêtres pour treize abbayes et couvents. Le clergé séculier, de 670 prêtres, diminuait en quantité, mais augmentait en qualité. Il en était de même en Léon qui atteignait à peine 400 prêtres.
LA RÉVOLUTION
Le Finistère fut créé. Il comportait la totalité de l'évêché de Léon, la plus grande partie de la Cornouaille, trois cantons de Tréguier, deux paroisses et une trève de Dol, deux paroisses et deux trèves de Vannes.
La Constitution civile provoqua une forte rupture dans le clergé. Sur 944 prêtres, 206 prêtèrent le serment (12 % en Léon, 30 % en Cornouaille). Dès 1792 commençait l'exil des réfractaires : au total, plus de 300 prêtres vécurent en exil. Un très grand nombre fut détenu. Au total, 21 furent exécutés entre 1792 et 1800, avec 8 chrétiennes receleuses ; 21 moururent en déportation. Le comportement du peuple chrétien est mal connu ; mais on sait cependant que les prêtres réfractaires furent protégés et que le culte clandestin s'organisa.
L'évêque de Cornouaille décéda en septembre 1790. L'évêque de Léon se réfugia en Angleterre. Le premier évêque constitutionnel fut Alexandre Expilly, recteur de Saint-Martin de Morlaix, guillotiné en 1794. En 1798, fut élu Yves Audrein, fusillé par les chouans en 1800. Tous deux furent exécutés pour des motifs politiques.
LE NOUVEAU DIOCÈSE
68-2Il fut établi par le Concordat de 1801 dans les limites précises du Finistère. L'administration de ce diocèse, composé d'éléments de cinq anciens évêchés, fut dans l'immédiat une rude tâche, menée par les trois premiers évêques : Claude André, Pierre Dombidau de Crouseilhes, Jean-Marie de Poulpiquet, qui rétablirent les structures de base : nominations de prêtres, séminaire, communautés religieuses, visites pastorales, missions paroissiales. Joseph Graveran, vers 1850, établit de nouveaux statuts diocésains : on vivait encore sur ceux de 1710 ! A la suite des lois Jules Ferry, Anselme Nouvel de la Flèche réorganisa les catéchismes et établit l'œuvre des écoles libres. Ce travail fut poursuivi par ses successeurs.
Au début du XXe siècle, les évènements rendirent bien difficile l'épiscopat de Mgr François Dubillard qui connut les expulsions de religieuses, les conflits de la langue bretonne, la séparation de l'Église et de l'État, les inventaires et le Sillon. Mgr Adolphe Duparc axa sa pastorale sur l'union des catholiques, l'enseignement chrétien, la défense de la culture bretonne, les vocations. Mgr Fauvel mit l'accent sur le développement de l'Action catholique, période ou tous ces mouvements connaissent un réel essor. Mgr Barbu est nommé en mai 68 et rencontre pendant son épiscopat les troubles que connaît l'Eglise lors de la période. Son successeur Mgr Guillon, nommé en 1988 est eudiste, soucieux de spiritualité et bon pasteur. En 2008 est nommé pour lui succéder Mgr Jean-Marie Le Vert. L’épiscopat de Mgr Jean-Marie Le Vert (2007-2015) est notamment marqué par la promulgation d’orientations diocésaines « Allez je vous envoie ! » lors du rassemblement diocésain de Pentecôte 2012 à Landévennec.
Aujourd’hui le diocèse de Quimper et Léon avec ses 20 paroisses, plus d’un millier d’églises et de chapelles et des chrétiens présents dans la vie de l’Église, porte témoignage de cette riche histoire. histoire.