Pardon de saint Corentin

La Bretagne est une terre de légendes, et nous le savons bien : une légende se raconte dans l’idéal, lors de ces nuits froides des mois de Novembre et de Décembre, dits les « mois noirs », « Mizioù Du », un feu allumé au cœur de la maison et une famille rassemblée.

Il a plu au hasard de l’histoire que ces mois noirs soient rythmés de fêtes dont celle du saint-patron de Cornouaille, Corentin.
Corentin, un ermite puis un évêque, un homme doué de prodiges incroyables mais aussi d’une humilité déconcertante, si bien qu’il a pu, au fil des siècles, être parfois oublié ou inconsciemment délaissé.

Mais, ne nous fions pas aux apparences, Corentin a plus souvent été vénéré qu’oublié. La légende l’a fait partir de chez lui pour rejoindre le Ménez-Hom où il choisit de se retirer du monde, la légende l’a rappelé plus tard pour devenir évêque d’une Cornouaille parfois divisée par les guerres. Ce grand saint breton, l’un des sept grands saints de Bretagne reste encore aujourd’hui une figure emblématique de la ville de Quimper, ville que lui confia jadis selon la légende le Roi Gradlon avant que ce dernier parte bâtir la mythique cité d’Ys, poussé par sa fille unique la princesse Dahut. Au lendemain de sa mort après quelques années d’épiscopat, son corps fut enseveli dans la cathédrale primitive. Mais voilà qu’au Xe siècle, il fut exhumé et ses restes furent dispersés dans tout le grand ouest pour échapper aux raids vikings. Il faudra attendre le XVIIe siècle pour récupérer une relique majeure : son bras. Un bras précieux qui aurait d’ailleurs sauvé Quimper d’une peste effroyable. Il nous reste encore aujourd’hui outre la relique majeure, une chapelle qui ne manque pas de nous rappeler l’histoire du saint avec son vitrail historié ainsi que deux fresques du peintre léonard Yan’ Dargent. Vous pouvez aussi y retrouver un maître-autel unique orné d’hermines qui contenait jadis le reliquaire et dont le bas-relief nous rappelle le récit de la translation du bras de Corentin. Nous vous invitons à vous y attarder quelques temps pour vous imprégner de ce récit.

L’idée de créer une veillée théâtrale et musicale autour de la vie de Corentin était pour nous un défi d’ampleur. Quelques années après avoir relancé le pardon traditionnel, il convenait de faire le point : le pardon était un succès mais il y manquait néanmoins un élément, c’est ainsi qu’est née l’idée de la fameuse veillée qui viendrait en quelque sorte introduire la fête comme c’est la coutume dans de nombreux pardons bretons. Nous sommes partis de rien, à vrai dire. Mais cette veillée a été le fruit d’une grande collaboration de bénévoles pleinement investis et soucieux de rendre ce moment inoubliable tant pour les fidèles que pour les personnes de passage. Dans l’effervescence des animations de Noël, cet évènement permet à la fois d’apporter une note de joie quelques jours avant les festivités tout en redorant la traditionnelle Saint Corentin au cœur de la ville.
Cette veillée sera mise en musique musicalement par le Chœur de la Cathédrale Saint-Corentin ainsi que le Chœur Triforium qui nous vient directement de Vannes pour cette occasion. À l’orgue nous retrouverons Olivier Struillou, titulaire des grandes orgues de la cathédrale. Nous aurons aussi le plaisir d’accueillir aussi Marie-Ella de Pillot à la harpe celtique. Soyez les bienvenus, rejoignez-nous pour cette veillée hors du temps, laissez-vous porter par ce récit peu connu qui, au cœur du monde parfois bruyant, nous invite à la méditation.

Contact :
Luc Tranvouez
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