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Chronique du Père Job an Irien : Dizolei / Découvrir

Dizolei

Gand an amzer vrao hag eun tamm amzer vak e kresk ennom ar c’hoant da aveli or penn, ha da vond da weled lehiou ha savaduriou n’anavezom ket c’hoaz. Pa ro tro deom da gemer ar vag evid mond d’eun enezenn eo kaerroc’h c’hoaz, peogwir eo eur gwir troc’h skoaz-skoaz gand ar vuez pemdezieg. Talvezoud a ra ar boan evel-se mond da dremen eun tammig amzer war Enez-Vaz, ha zokén mond beteg penn pella an enezenn e tu ar zao-heol : bez’ ez-eus eno rivinou iliz koz an enezenn, iliz sant Paol eta, moarvad euz fin an 10ved kantved. Beuzet gand an trêz, e kouezas en he foull en 19ved kantved. ’N’eur studia anezi a-dost, on-eus gwelet e oa bet savet war eur groaz a waziennou-dour : eur wazienn dre greiz, hag a gas d‘eur puñs en diavêz, hag eur wazienn a-skwer e kroazenn an iliz. El lec’h m’en em groazont e oa an aoter gwechall-goz. Fellet oa bet da zaverien an iliz stalia houmañ war eur groaz a zour-beo, ha kement-se ne c’hoarvez ket dre zigouez !Ne gaver an dra-ze nemed e lehiou hag a zo bet lehiou a belerinaj hag a bareañs.

Eur wech kuiteet Enez-Vaz, o weled em-boa amzer, on eet beteg Kastell-Paol, da studia an iliz-veur. Gouzoud a raen dija e oa eur wazienn a-skwer e kazell an iliz, rag eun deiz, o vale gand va baz-sourser a-hed kostez-kreisteiz an iliz, em-boa santet anezi ha kavet anezi izelloc’h e kêr. En taol-mañ e kemeran va amzer da studia pep tra da vad. En daou benn euz an iliz, en diavêz da genta, eo anad ha kreñv ar wazienn-greiz ; mond a ra en diabarz, euz an eil penn d’egile, dre greiz an iliz-veur. He donded : war-dro 6,5 metrad. Klask a ran neuze e diabarz ar c’heur ar wazienn a-skwer am-boa kavet en diavêz. A-gleiz hag a-zehou d’ar wazienn-greiz e kavan anezi; donded : war-dro 5 metrad. En em groazia a reont e nec’h eur mên-bez du, skrivet warnañ e latin : «Bez sant Paol, eskob ha patron kêr Leon !»

Gouzoud a reer e oe tabut etre menec’h Enez-Vaz ha kloer Kastell diwar-benn korv ar zant. Setu ar pez a lavar e Vuez : «Pa ouie bolontez ar zant, Cetomerinus a reas lakaad e gorv war eur c’hravaz, hag houmañ a oe lakeet etre daou garr, med troet unan etrezeg an enezenn, egile etrezeg Kastell-Paol. P’en em gavjont er gêr, tud an enezenn n’o-doa nemed eur c’harr goullo. Korv ar zant a en em gavas e Kastell-Paol…» Beziet e oe war ar groaz a waziennou-dour, ha tro-dro d’e vez e vezo savet tamm ha tamm an iliz-veur. Diwezatoc’h, ablamour da arsaillou an Normanded, an eskob Mabbon a gasas gantañ, etre 958-960, da vanati Sant-Benead-war-Liger relegou ar zant. M’ho-peus tro, eun deiz, da vond da iliz-veur Kastell, kit beteg foñs ar c’heur dirag an aoter. E uhelder an trede pilier a bep tu, e kavoc’h mên-bez sant Paol. Chomit eno da zoñjal pe da bedi : sant Paol a roio nerz deoc’h !


Découvrir

Avec le beau temps et un peu de temps libre grandit en nous le désir de prendre l’air, et d’aller découvrir des lieux et de beaux bâtiments que nous ne connaissons pas encore. Quand cela nous donne l’occasion de prendre le bateau pour nous rendre dans une île, c’est encore mieux, car c’est une vraie coupure par rapport à la vie quotidienne. Ainsi cela vaut vraiment la peine d’aller passer un peu de temps sur l’île de Batz, et même d’aller jusqu’à l’extrémité orientale de l’île : il y a là les ruines de l’ancienne église de l’île, l’église Saint-Pol, probablement du Xème siècle. Ensevelie sous le sable, elle tomba en ruines au XIXème siècle. En l’étudiant de près, nous avons vu qu’elle fut érigée sur un croisement de veines d’eau : une veine centrale qui mène à un puits à l’extérieur, et une veine perpendiculaire à la première au transept. Là où elles se croisent se trouvait sans doute l’autel autrefois. Les bâtisseurs ont voulu établir l’église sur une croix d’eau vive, ce qui ne se fait pas par hasard. On ne le trouve que dans des lieux de pèlerinage et de guérison.

Une fois quitté l’île, voyant que j’avais le temps, je suis allé jusqu’à Saint-Pol, afin d’étudier la cathédrale. Je savais déjà qu’il y avait une veine d’eau perpendiculaire dans le transept de l’église, car un jour, marchant avec ma baguette de sourcier à la main le long du mur sud de la cathédrale, je l’avais ressentie et repérée plus bas en ville. Cette fois, je prends le temps de tout vérifier. Aux deux extrémités de la cathédrale, à l’extérieur d’abord, la veine centrale est évidente et forte ; à l’intérieur, elle va d’un bout à l’autre de l’édifice par le milieu à une profondeur d’environ 6,50 mètres. Je cherche alors à l’intérieur du choeur la veine que j’avais repérée à l’extérieur : je la trouve à gauche et à droite de la veine centrale à une profondeur d’environ 5 mètres. Elles se croisent au haut d’une piere tombale noire, sur laquelle est écrit en latin : «Tombe de saint Pol, évêque et patron de la ville de Léon !»

On sait qu’il y eut conflit entre les moines de l’île de Batz et les clercs de Saint-Pol au sujet du corps du saint. Voici ce que dit sa Vie : «Connaissant les volontés du saint, Kétomerinus fit déposer le corps sur un brancard, qui fut placé sur deux chariots, dirigés l’un vers l’île, l’autre vers Kastell-Paol. En rentrant, les insulaires ne trouvèrent qu’un chariot vide. Le corps du saint arriva à Kastell-Paol…» Il fut enterré à la croisée des veines d’eau, et autour de sa tombe s’éleva peu à peu la cathédrale. Plus tard, en raison des attaques des Normands, vers 958-960, l’évêque Mabbon emporta les reliques du saint à l’abbaye de Saint-Benoît sur Loire. Si vous avez un jour l’occasion d’aller à la cathédrale de Saint-Pol, allez au fond du choeur devant l’autel. A la hauteur du troisième pilier de chaque côté, vous trouverez la tombe de saint Pol. Restez-y un moment pour réfléchir ou prier : saint Pol vous donnera de l’énergie.

Tad Job an Irien