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Visite pastorale de Brest Elorn : Une paroisse entre terre et mer

Nouvelle visite pastorale pour Mgr Dognin. Du mercredi 29 janvier au dimanche 2 février, l’évêque de Quimper et Léon a découvert les réalités de la paroisse Brest Elorn – Saints Pierre et Paul.

Le Relecq-Kerhuon, Gouesnou, Guipavas, Plougastel-Daoulas et Loperhet. Cinq communes, une seule paroisse et des réalités bien différentes parfois.

Pendant cinq jours, Monseigneur Laurent Dognin a découvert la paroisse Brest Elorn, à travers des rencontres d’acteurs paroissiaux, des maires, des visites… Mercredi 29 janvier, l’évêque a notamment échangé avec les équipes funérailles. Guides, assistants, animateurs, sacristains… Des dizaines de personnes bénévoles œuvrent pour ce service d’Église et ont à cœur d’accompagner les familles dans l’épreuve. En 2024, 219 célébrations de funérailles ont eu lieu sur la paroisse. Chacun a pu dire son engagement, ses joies, ses difficultés. « On reçoit davantage que ce que l’on donne. Une partie du but est atteint lorsqu’on a pu répondre aux familles, qui sont de plus en plus éloignées de l’Église », témoigne une guide. « Il faut être véritablement dans l’accueil et l’écoute. Parfois, une phrase, un mot suffisent pour qu’il y ait un déclic. » « Lorsqu’on leur dit qu’on va prier pour eux, cela les touche. Il ne faut pas rater ce premier contact avec des jeunes adultes. » Après avoir évoqué les difficultés à trouver de nouveaux bénévoles, le père Grégoire de Kermenguy, curé de la paroisse, a invité à « penser au renouvellement des équipes et encourager la culture de l’appel ». Mgr Dognin a rappelé l’importance de ce service d’Église. « Nous avons à témoigner de notre espérance chrétienne. Je vous remercie pour vos missions. »

Auprès des plus fragiles

Jeudi, l’évêque avait rendez-vous avec le monde de la santé. Il a notamment rencontré les bénévoles du service évangélique des malades. Sur les communautés chrétiennes locales de la paroisse, les personnes interviennent principalement dans les ehpads pour des célébrations de la parole, des messes et portent la communion. Les bénévoles pointent du doigt le fait qu’il y ait peu de visite à domicile. « Souvent, cela se passe dans l’entre-soi, entre voisinage. Or, il manque la dimension de l’envoi dans ces cas-là », lance une bénévole. « Porter la communion demande une formation, rappelle Mgr Dognin. Il y a un rite liturgique à respecter. » Pendant les échanges, il a également été question du sacrement des malades, qui est toujours associé à la mort. « Il est dommage de se priver de l’aide du Seigneur lorsqu’on est malade », regrette le père Grégoire. En fin de rencontre, Mgr Dognin a rappelé que « le Service évangélique des malades est une très belle responsabilité évangélique. À travers vous, le Seigneur rejoint les personnes dans leur fragilité. » La matinée s’est poursuivie avec la rencontre de l’équipe de direction de l’ehpad Saint-Thomas de Villeneuve. Plus grand établissement du Finistère, il accueille 320 résidents, propose des services médicaux pour la résidence Henaour et accompagne 30 personnes à domicile. L’évêque de Quimper et Léon a pu découvrir la réalité de cet ehpad et les enjeux pour accompagner les personnes âgées. La communauté des Sœurs hospitalières présente sur le site veille également sur les malades. « Nous sommes là de l’accueil jusqu’à la fin de leur vie », a confié Sœur Louise, responsable de la communauté. L’évêque a ensuite célébré la messe devant une assemblée nombreuse et heureuse de sa visite.

L’après-midi, place à la rencontre avec les chefs d’établissements de l’enseignement catholique. Pendant une heure et demie, les directeurs et directrices présents ont pu présenter leurs établissements et partager les enjeux. Maintien des effectifs, réfection des locaux, accompagnement personnalisé pour chaque élève… Il a également été question de l’annonce de la foi dans les établissements. « La paroisse a très peu de contacts avec les familles de l’enseignement catholique », a déploré le père Grégoire de Kermenguy. « On prend conscience que la transmission est inversée, a poursuivi Mgr Dognin. Les enfants évangélisent leurs parents et c’est important qu’au sein de l’Enseignement catholique, tous puissent entendre le message chrétien, le cœur de la foi. » Un chef d’établissement a ajouté : « Beaucoup de parents sont désemparés dans leur mission d’éducateurs. Nous avons à leur rappeler que l’Église est à leurs côtés. Pour autant, nous avons moins la confiance des familles. Les parents ne sont plus en demande. » Dans les échanges, il a été rappelé la différence entre le prosélytisme et l’évangélisation, entre la laïcité et le laïcisme.

Une tension immobilière

Vendredi, Mgr Dognin a démarré la journée en célébrant la messe à la communauté de l’Arche, au Relecq-Kerhuon. Dans son homélie, l’évêque a rappelé que le règne d’amour du Christ se répand à travers le cœur de ceux qui l’aiment. « Jamais le mal ne l’emportera sur l’amour de Dieu. Il apporte une espérance extraordinaire. En cette année jubilaire, soyons des pèlerins d’espérance. Nous pouvons marcher avec nos difficultés mais nous savons que l’amour de Dieu continue de grandir. » Suite de la visite pastorale avec une rencontre avec les maires de la paroisse. Un territoire entre terre et mer, entre l’urbain et le rural… qui connaît une saturation du parc immobilier. « Nous accueillons de plus en plus de familles monoparentales et de personnes vieillissantes. Le taux d’occupation des logements est de plus en plus bas. Les prix explosent et aujourd’hui, le logement médian n’existe plus. Il faut un très gros budget pour acheter un pavillon », explique Laurent Péron, maire du Relecq-Kerhuon. Il a notamment été question de l’évolution des plans d’occupations des sols, avec la loi ZAN (Zéro artificialisation nettes). « De 18 000 hectares pour la Bretagne entre 2011 et 2021, nous passions à 9 000 hectares pour 2021-2031… Il y a une vraie tension entre les communautés de communes pour se partager les terres », déplore Dominique Cap, maire de Plougastel. Et Laurent Péron de poursuivre : « Au moment où nous avons le plus de besoins de logements, nous allons avoir le plus de contraintes. Nous arrivons à la fin du modèle pavillonnaire ». Les maires ont évoqué les tensions liées à leurs mandats. Des agressions de plus en plus nombreuses conduisent des élus à démissionner, à ne pas se représenter. « En 2020, 70% des communes du Finistère n’avaient qu’une seule liste. Que va-t-il se passer en 2026 ? » En fin de rencontre, élus et évêque ont échangé sur la gestion du patrimoine religieux, qui demande à travailler de concert pour rationaliser les besoins des uns et des autres.

Après un déjeuner à La Diff, restaurant qui emploie plus de 80% de personnes en situation de handicap, Mgr Dognin a visité la ferme aux insectes de Savéol. Seule coopérative de France à avoir son propre élevage d’insectes, la ferme a été créée dans les années 80.

Rencontre avec les équipes de caté et d’aumôneries, avec le Secours catholique et la diaconie, marche paroissiale et messe de clôture ont permis à Mgr Dognin de découvrir les réalités de cette paroisse du Nord-Finistère.