Frères et sœurs,
Chers amis,
JÉSUS, le Christ, mon Seigneur et mon Dieu, est au cœur de ma vie. Ma joie est de l’aimer, de le servir, de l’honorer par toute ma vie. Monté auprès de son Père, je crois qu’il emplit l’Église du rayonnement de sa clarté, pour que tous le connaissent. Il est un frère et un ami. Plus nous le mettons au cœur de notre vie, plus notre église se renouvelle dans son être et sa mission, et par elle, notre monde.
Cette célébration de la fête de l’Ascension du Seigneur touche à son terme. Quel temps de grâce et de joie, pour nous qui sommes réunis dans cette cathédrale et pour vous l’avez suivie à la radio RCF, en images sur KT0/TV ou sur les sites diocésains. Je voudrais saluer et remercier chaleureusement, avec vous, tous ceux qui, en soignant chaque détail de la liturgie et logistique et de la liturgie, ont permis que cette célébration soit belle et priante. Je n’oublie pas les forces de l’ordre qui, à l’extérieur, ont permis à tous de se sentir en sécurité. Merci, vraiment, à chacun.
Merci aussi à vous ceux qui avez rejoint notre Église catholique à l’occasion de cette ordination : vous les élus, les militaires, les représentants de l’État et de la société civile. Merci à vous chers frères et sœurs baptisés en Jésus, protestants ou orthodoxes. L’Esprit Saint crée notre communion dans la foi et la charité. Merci d’être chers frères juifs dont nous somme si proches. Merci à vous, chers amis musulmans qui venez d’honorer Dieu tout au long du ramadan. Votre présence à tous est un signe de fraternité. Elle reflète notre commun désir de faire grandir l’amitié sociale et le bien commun, le bonheur d’être des hommes de paix, justes et religieux. Merci du fond du cœur d’être avec nous.
Avant de donner la bénédiction finale, je voudrais faire monter vers Dieu une grande louange pour la bienveillance dont il a entouré ma vie d’homme, de baptisé et de prêtre jusqu’à ce jour, une bienveillance qui me permet d’envisager mon ministère d’évêque avec sérénité et confiance. Cette bienveillance de Dieu à mon égard vous a déjà été présentée en début de célébration par le P. Joseph, Maryvonne et Pierre, qui me connaissent bien pour m’avoir eu comme curé ces quatre dernières années. Ils ont eu la délicatesse de vous laisser découvrir par vous-mêmes mes limites humaines et mes défauts. Cela viendra sans doute assez vite. Merci en tous cas à eux trois.
Cette bénédiction de Dieu, je l’ai ressentie à travers mes parents, mon père François qui se réjouit surement au ciel de cette ordination, et ma maman Sophie présente parmi nous (merci à toi, Maman). Je l’ai reçue par toute ma famille et tant d’amis fidèles, dont beaucoup participent de près ou de loin à cette ordination. Je l’ai reçue par mon enracinement en terre bretonne, terre de contemplation et d’énergie, et par ce don de la foi de mes pères – da feiz hon tadou koz ! – qui est sans cesse appel à prendre le large, sur la Parole du Christ, comme le firent tant de missionnaires bretons.
Quelle bienveillance de Dieu aussi d’avoir reçu par l’Église des formateurs de qualité pour me préparer au sacerdoce, et, une fois ordonné, d’avoir été jugé digne de confiance pour former les futurs prêtres de Bretagne. Quelle bénédiction de Dieu aussi à travers la vie et la mission partagées avec tant de confrères prêtres au long des années. Quel bonheur et quel trésor que cette fraternité sacerdotale ! Je suis certain que dans ce diocèse d’Amiens, Dieu continuera, comme il le fait aujourd’hui, d’appeler des ouvriers à sa moisson, de susciter des prêtres heureux de leur enracinement local et ouverts à l’église universelle. Je n’oublie pas les missions d’évangélisation, de prière et de service, vécues avec tant de diacres de consacrés, et de laïcs hommes et femmes, des plus jeunes jusqu’aux grands anciens : Tant de personnes qui m’ont tant aidé à devenir vraiment prêtre au fil du temps, en fidélité à la grâce reçue.
La bénédiction de Dieu, je crois l’avoir reçue encore en acceptant des nominations qui ne m’étaient pas venues à l’esprit, comme celle de servir à Paris, à la Conférence des évêques, heureux de découvrir de grandes compétences de prêtres et de laïcs, hommes et femmes, mises humblement au service de l’épiscopat en France. Merci notamment à vous, Mgr Ribadeau Dumas et P. Emmanuel Coquet pour votre témoignage et votre soutien fraternel.
Enfin, je le crois, Dieu m’a béni et préparé à être évêque, en exerçant le magnifique ministère de curé de paroisse, apprentissage de la charité pastorale au long des jours, de l’attention à chacun ainsi que l’est un bon père de famille, un frère et un ami, courageux quand la situation l’exige, et sans cesse plus conscient de l’importance de durer dans la prière. Ce jour met ma personne en lumière, mais je pense à tant de personnes amies, retenues chez elles ou à l’hôpital par la maladie ou une trop grande fragilité : Stephen, Anne-Claire, Maud et d’autres dont je sais qu’ils nous écoutent. Je m’appuie sur leur ténacité dans l’épreuve et sur leur espérance pour ne jamais tricher et pour grandir en humilité. Si je donne à l’Église tout ce que je suis et tout ce que j’ai, c’est bien pour que, chacun ressente par elle la tendresse et la proximité du Cœur de Dieu.
L’écrivain Bernanos écrivait en son temps : « Notre Église est l’Église des saints. Pour être un saint, quel évêque ne donnerait son anneau, sa mitre, sa crosse, quel cardinal sa pourpre, quel pontife sa robe blanche (…) ? Qui ne voudrait avoir la force de courir cette admirable aventure ? Car la sainteté est une aventure, elle est même la seule aventure. » Chers frères évêques, merci de me recevoir parmi vous, pour exercer collégialement ce ministère des apôtres, beau et exigeant, et pour m’aider à continuer ma conversion au Christ, et à vivre avec vous, le style de sainteté que Dieu attend de ceux qui deviennent Pasteurs de son troupeau.
Merci en particulier à vous Mgr Celestino Migliore, nonce apostolique en France, vous qui représentez le pape François de lui transmettre l’assurance de mon obéissance filiale et ma gratitude pour sa confiance envers moi.
Merci, Mgr de Moulins-Beaufort, de m’avoir ordonné, entouré de Mgr Dognin, évêque de Quimper, et Mgr Leborgne, évêque d’Arras et prédécesseur immédiat, que je salue chaleureusement.
Bien que secondaires, ces objets reçus – l’anneau, la crosse, la mitre – disent pourtant quelque chose de notre mission. Ils ont aussi leur histoire. Regardez cette mitre : elle a été confectionnée avec foi et amour de l’Église par une paroissienne, retenue en ce jour par son travail de lingère dans une EHPAD du Nord Finistère. Tout un symbole. Merci Maryline et Samuel de transmettre à votre mère le merci de notre Église. Chacun de nous, par ses talents et avec simplicité de cœur prend ainsi le relai, en notre temps pour célébrer au mystère saisissant de la tradition catholique, célébrée ici depuis des siècles.
Ce relai c’est vous particulièrement, vous, les 150 confirmands du diocèse 2021 qui le prenez. Vous représentez ici les jeunes générations du diocèse. Souvenez-vous des paroles du Pape François : « Il vit, le Christ, notre espérance et il est la plus belle jeunesse de ce monde. Tout ce qu’il touche devient jeune, devient nouveau, se remplit de vie. (…) Il vit (le Christ) et il te veut vivant ! » (Christus vivit 1). Votre évêque aussi vous veut vivants… et il compte sur vous pour l’aider à la construction de l’Église.
Chers chrétiens du diocèse d’Amiens, je m’adresse à vous : Dieu vous donne aujourd’hui un nouveau pasteur, qui prend vaillamment la suite de Saint Firmin et de tant d’autres. Vous recevez votre évêque en ce temps où tous souhaitent renaître, espérant que la période récente nous aura rendus plus profonds, plus attentifs les uns autres, plus critiques aussi sur certaines manières de vivre, trop éloignées de l’Évangile. Je m’engage avec vous, et pour vous, à ce que notre Église resplendisse vraiment de la clarté du Christ. Je désire vraiment que toute personne en ce diocèse, en ce département, croyante ou non, puisse par notre témoignage croire davantage, espérer davantage et aimer davantage. Et qu’elle découvre que cette foi, cet amour et cette espérance sont infinies, car elles viennent du Cœur du Christ. Alors, j’ose le proclamer avec force :
Peuple de Dieu qui est dans la Somme, confiance, lève-toi, le Seigneur t’appelle !
Nous allons, si vous le voulez, confier maintenant mon ministère et tout ce diocèse à la Vierge Marie. Qu’elle soit priée en ce jour sous le vocable de Notre-Dame d’Amiens, de Notre-Dame de Fatima ou de Notre-Dame du Folgoët, elle est notre mère à tous et elle veille sur chacun. Je vous propose, avec mes amis de Quimper, de la chanter en breton. Vous avez les paroles sous les yeux. La mélodie est simple. Tout se prononce. Après, c’est promis, je passe au picard !
LE CHANT à MARIE : Patronez Dous (Anne Bodennec).
Remise du cadeau à Mgr Le Stang : P. Nicolas pour le texte, Christine (?) pour le cadeau. Puis Mgr Le Stang reprend la parole :
• Nomination :
L’évêque n’exerce pas seul son ministère. Il a besoin, entre autres, du ministère de vicaire général pour le seconder dans sa mission. C’est pourquoi je suis heureux de nommer vicaire général celui qui a fidèlement assuré la mission d’administrateur diocésain, le P. Yves Delépine. Je nomme aussi vicaire général du diocèse, le P. Nicolas Jouy, qui demeure curé de Flixecourt et Picquigny. Merci à tous les deux. Dans les semaines à venir, j’irai à votre rencontre à tous, en commençant par chacun des prêtres du diocèse.
• Appel de Dominique Devisse, responsable de la Diaconie de la Somme et Laurence Bayart, responsable du service diocésain pour l’évangélisation des jeunes, pour la remise des paniers de pains et de fruits à destination des personnes en fragilité
Dominique et Laurence, merci ces offrandes de pains et de fruits qui ont été apportées pour notre eucharistie. Allez maintenant les porter à ceux qui ont faim de nourriture, d’amitié et de dignité. Dites-leur bien qu’évêques, nous sommes pauvres avec eux, et aussi envoyés vers eux et pour eux, ami de Jésus venu pour servir et non pour être servi.