Frère Jean de la Croix (Gabriel) ROBERT, moine de l’abbaye de Landévennec, est décédé ce samedi 30 septembre 2023, en la 90ème année de son âge, la 69ème de sa profession monastique et la 61ème de son ordination presbytérale.
Ses obsèques seront célébrées en l’église du monastère ce mardi 3 octobre à 15h.
Frère Jean de la Croix, Gabriel Robert à l’état civil, est né le 14 juin 1934 à Tullins en Isère en terre dauphinoise qui suffit à expliquer son amour de la haute montagne. Son père est chef de fabrication dans une usine de papier, un milieu professionnel qui conduira assez naturellement ce fils aîné (il a un frère cadet) à entrer à l’école des Arts et Métiers. Il n’y fera cependant qu’une année, mais assez marquante pour faire de lui un fidèle Gadz’arts ! Une expérience spirituelle forte et un séjour à la Pierre qui Vire retourne le jeune homme et décident de son avenir : à tout juste vingt ans il entre comme postulant à la Pierre-Qui-Vire avant d’y faire profession temporaire le 8 décembre 1955, en la fête de l’Immaculée Conception.
Puis c’est le temps des études interrompues en octobre 1958 par le service militaire, qui le conduit à servir en Algérie, où se déroulent les événements qu’on n’ose pas alors appeler « la guerre d’Algérie ». De retour au monastère en janvier 1961, il reprend les études, fait profession solennelle puis est envoyé à Rome étudier la philosophie (1963). C’est le Concile et il se nourrit de ce vent de renouveau qui souffle sur l’Eglise. En 1966 il est professeur de philosophie au monastère et commence une thèse consacrée à Blondel.
Mais avant que celle-ci ne soit menée à bien il est nommé, en juillet 1969, sous-Prieur de la Pierre Qui Vire… puis, moins d’un an plus tard, alors que le Père Félix Colliot vient de remettre sa charge d’abbé de Landévennec, P. Jean de la Croix est choisi pour en devenir supérieur (Juin 1970). Nommé, tout d’abord prieur administrateur il est élu abbé par la communauté le 4 mai 1972. Cette arrivée à Landévennec, des montagnes du Dauphiné aux Monts d’Arrée, est le grand tournant de sa vie monastique et il aura été heureux pour lui comme pour la communauté qui l’accueillait.
Il restera en charge pendant vingt ans, conduisant la communauté en cette période de forts changements pour l’Eglise et le monde ; et n’hésitant pas à ouvrir de nouveaux horizons. La mise en œuvre de la réforme liturgique sera un de ses premiers chantiers ; le développement de l’hôtellerie (1975), puis les célébrations du quinzième centenaire de l’abbaye mobiliseront ses forces avec en point d’orgue un rassemblement de plus de 3000 jeunes à Pentecôte 1985. La construction d’un musée de site en 1990 en sera l’aboutissement culturel tandis que la création de l’association œcuménique des « companions of saint Gwenole » en sera un des fruits spirituels.
Dans le même temps, en 1981 une autre aventure commence, la plus audacieuse sans doute : la fondation du monastère du Morne saint Benoît en Haïti qui continue aujourd’hui encore de marquer le tempo de la vie communautaire. Il sera aussi, un temps, abbé Visiteur de notre Province monastique.
Après la renonciation à sa charge le 6 janvier 1991, il se retire d’abord à Parménie puis est nommé Recteur du Collège Roumain de Rome pour quelques années avant de s’installer à Voreppe chez les Clarisses en ses montagnes natales. Il en reviendra en 2018 déjà diminué par la maladie. Depuis deux ans il résidait à l’infirmerie du monastère et s’est éteint ce samedi soir alors que sonnaient les premières Vêpres du dimanche, jour du Seigneur !
Que celui qu’il n’a cessé de chercher à travers ses multiples engagements et responsabilités l’accueille dans sa lumière.
Nous le recommandons à votre prière.
Ses obsèques auront lieu en l’église de notre monastère ce mardi 3 octobre à 15h.
Fr. Jean-Michel GRIMAUD, abbé et la communauté
Abbaye saint Guénolé 29560 Landévennec
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