Dès le premier jour, l’évêque de Quimper et Léon a partagé un temps avec l’équipe pastorale pour découvrir les enjeux pour la paroisse. L’équipe est composée de deux prêtres, un diacre, deux délégués pastoraux et de deux membres associés. L’un des sujets qui préoccupent l’équipe est la place de la pastorale au sein de l’Enseignement catholique. La paroisse compte 10 établissements privés et pour le premier degré, la catéchèse se vit en paroisse. Si l’équipe pastorale souhaite relancer une vraie dynamique pour la Pastorale des jeunes, se pose également la question de proposer le caté à l’école. « Nous pouvons souligner qu’il y a des liens aujourd’hui avec les chefs d’établissement qui n’existaient pas avant », précise Jean-Dominique Monnoyeur, diacre. « Si le caté est proposé sur le temps scolaire, quelle place les écoles sont-elles prêtes à donner ? » interroge le père Jarek, curé de la paroisse. « Là où la catéchèse est faite à l’école, les paroisses constatent une nette augmentation des inscriptions, partage Mgr Dognin. Faire le caté à l’école permet une première année. » L’heure est à inventer des formes nouvelles de présence de l’Église au sein des établissements scolaires : une permanence de prêtre un midi par semaine, les prêtres nommés comme aumôniers des établissements…
L’équipe pastorale a également abordé la question du bénévolat et de la difficulté à renouveler les équipes. Tous font le constat d’une envie de liberté dans leur emploi du temps, notamment chez les jeunes retraités. « Est-ce que le fait qu’il n’y ait pas de date de limite d’engagement fait peur ? » interpelle René Gasnier, délégué pastoral. « Nous arrivons au bout d’un certain fonctionnement », réagit le curé.
La première journée s’est terminée avec une veillée de louange et un temps de convivialité avec toutes celles et tous ceux présents.
Jeudi 25, Mgr Dognin a rencontré les maires des communes qui composent la paroisse. Un temps d’échanges riches qui a permis aux uns et aux autres de mieux appréhender les réalités de chacun. « Depuis quelques années, il y a une vraie prise de distance vis-à-vis de l’Église mais également des pouvoirs publics, souligne Michel Loussouarn, maire de Rosporden. J’irais même jusqu’à dire qu’il y a une certaine violence. » Sonia Doux-Béthuis, première adjointe de la commune de Trégunc, poursuit : « Depuis le début de mon mandat, je reçois énormément les habitants. Ils ont réellement besoin de cette proximité et de cette écoute ». La rencontre s’est poursuivie avec une présentation économique de la ville de Concarneau. Pêche, chantier naval, tourisme ont marqué et marquent encore l’histoire de la ville. « Aujourd’hui, nous constatons que les touristes sont présents toute l’année. Et cela entraîne une tension au niveau de l’immobilier puisque les logements saisonniers sont beaucoup plus nombreux, explique Marc Bigot, maire de Concarneau. Certaines entreprises construisent des logements pour leurs salariés, pour favoriser les mobilités et donc les embauches. » Tous les élus présents ont évoqué la problématique du logement, et notamment du parc social. Nombreuses sont les communes qui n’arrivent pas aux 20% réglementaires, faute de terrains constructibles ou de finances. « À Rosporden, des classes ont fermé parce que les gens ne trouvent plus où se loger sur la commune, confie le maire. Avant, nous étions interpellés pour l’emploi, aujourd’hui, c’est pour le logement. »
L’évêque et une partie de l’équipe pastorale ont été visités l’entreprise Brasserie de Bretagne, à Concarneau. Brasserie bretonne implantée dans le département du Finistère depuis 1998, elle élabore ses propres recettes et s’engage auprès des producteurs locaux pour produire quatre marques de bières.
Vendredi, après une rencontre avec le conseil économique, l’évêque de Quimper et Léon a célébré une messe à l’ehpad d’Avel Genwerzh. Dans son homélie, Mgr Dognin a rappelé la définition du prophète. « C’est une personne qui a été choisie par Dieu pour révéler sa Parole. Le prophète par excellence, c’est Jésus. À travers lui, c’est Dieu lui-même qui s’adresse à nous. Pour autant, nous, baptisés, nous sommes prophètes. Nous sommes porte-paroles du Seigneur, c’est-à-dire que nous avons à donner notre témoignage. Pour être prophète, il n’y a pas d’âge. Vous pouvez témoigner auprès de vos enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. Soyons des témoins de l’amour et de l’espérance du Seigneur. » La journée s’est ensuite poursuivie avec une rencontre avec des médecins des soins palliatifs et des soignants de l’hôpital de Concarneau. En ehpad, la fin de vie fait également partie du tableau. « Nous gardons au maximum nos résidents. Nous voulons qu’ils partent avec des visages connus. Quand il n’y a pas de famille, nous assumons ce rôle », partage la cadre de santé. Autour des résidents, kiné, ergothérapeute, infirmières apportent un environnement confortable aux résidents. « La maladie n’est pas un état. Il faut continuer à prendre soin de soi », explique Sophie, kiné. Le soin de la personne, c’est ce qui animent également les médecins des soins palliatifs. « Ils ne sont pas synonymes de fin de vie. Parfois, les soins actifs, tels qu’une chimiothérapie, sont arrêtés et c’est là que nous prenons le relai, expliquent Dr Xavier Donin de Rosière et Dr Pascal Conan, médecins du service. Beaucoup font l’amalgame. Les soins palliatifs peuvent permettre un retour à la maison. Les patients ne demandent pas à mourir. Nous essayons que les patients soient accompagnés au maximum par leur famille, en complément de l’équipe mobile de soins palliatifs. » Et Xavier Sohier, aumônier, de commenter : « Nous avons également un rôle à jouer dans l’accompagnement des personnes. Il ne faut pas hésiter à nous appeler lorsqu’une personne en fait la demande. »
Mgr Dognin et le père Jarek ont également pu aborder les questions qui se posent autour du débat sur la fin de vie. « Je suis médecin. Si on a une chance de sauver quelqu’un, on la saisit, affirme de Dr de Rosière. Je suis là pour le soin pour la vie. Accepter de donner la mort serait une rupture anthropologique complète. » Et le Dr Conan, d’ajouter : « Notre préoccupation, c’est de soulager la douleur physique et psychique ». Des témoignages qui ont permis au père Jarek, curé, de souligner : « Votre point de vue est quasiment celui de l’Église. Dans ce débat, il est avant tout question de la dignité de la personne jusqu’au bout. »
Rencontre avec les acteurs de la diaconie, du service évangélique des malades, avec les équipes d’éveil à la foi, de catéchèse, de préparation aux sacrements… ou encore avec les responsables de clochers et des personnes du monde rural et agricole… La visite pastorale a été riche en échanges. Cinq jours pendant lesquels Mgr Dognin s’est mis à l’écoute de celles et de ceux qui vivent sur la paroisse Notre-Dame des Douze Apôtres – Concarneau.