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Devenir chrétiens en famille : Osons des initiatives nouvelles

Samedi 3 février, près de 120 diocésains, prêtres, diacres, membres des équipes pastorales, responsables de services diocésains ou encore référents Devenir chrétiens en famille (DCF), avaient rendez-vous au Juvénat de Châteaulin pour vivre une assemblée diocésaine autour de la démarche synodale DCF. L’occasion de faire le bilan des années passées et de penser ensemble des initiatives nouvelles pour prendre soin des familles.

Depuis septembre 2021, le diocèse vit une démarche synodale autour de la famille. Pendant trois années, les paroisses (en nommant des référents Devenir chrétiens en famille) et l’équipe diocésaine ont pour mission d’écouter, de discerner et de vivre avec les familles du diocèse. Au fur et à mesure des temps d’écoute et de discernement, se sont dessinés cinq axes fondateurs, que sont « aller à la rencontre », « prendre soin des familles », « annoncer la foi », « aider les familles à devenir des Églises ‘domestiques’ » et « appeler les familles à s’engager ».

Valérie, membre de l’équipe diocésaine, a témoigné de sa propre conversion pour la phase de Discernement. Frappée par le passage de la lettre aux Romains (12, 2) « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait », elle a interrogé sa pratique pour se mettre davantage à l’écoute de celles et de ceux qui faisaient route avec elle. « Je m’étonnais parfois que les autres ne partagent pas mon avis, ne me comprennent pas. Et, je me suis demandée si moi, j’avais bien compris celui ou celle qui s’adressait à moi. À partir de cette prise de conscience, j’ai laissé parler l’autre, je l’ai écouté. Pendant la phase de discernement, j’ai rencontré une cinquantaine de personnes, toutes visages du Christ. »

Penser sa place au sein de la famille

Les deux premières phases étant terminées (bilan de la phase Écouter et de la phase Discerner, ndlr), l’assemblée diocésaine réunie ce samedi 3 février à Châteaulin avait pour mission de réfléchir aux initiatives nouvelles pour prendre soin des familles aujourd’hui, qu’elles soient très proches de l’Église. Avant de vivre un temps d’échanges, les participants ont pu entendre les témoignages d’Agnès Pello, chef d’établissement de l’école Saint-Joseph du Pilier-Rouge à Brest. « Parmi les élèves, on compte quinze nationalités différentes. Dans ma classe seulement, sur 25 élèves, on en compte douze. À mon arrivée il y a un an et demi, j’ai eu à cœur de travailler sur la place de chacun au sein de la classe et finalement, cela revient à trouver sa place en famille. Nous proposons à nouveau des célébrations et je peux témoigner de ce temps fort que nous avons vécu pour Noël. Pour la messe, nous avons invité les élèves d’autres confessions à venir avec nous, non pas pour prier mais pour être avec nous et être témoins de la façon dont on priait. Catholiques, musulmans, juifs… Tous ont partagé ce temps de célébration de Noël ensemble. » La chef d’établissement a partagé un passage du livre Les Yeux ouverts, de Marguerite Yourcenar, qui vient en écho à ce qu’elle essaie de faire vivre au sein de son établissement : « En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés. »

Puis, Isabelle Duval, animatrice en pastorale scolaire à Concarneau, a partagé son expérience du parcours « Que cherchez-vous » d’Agnès Charlemagne, un parcours d’éveil spirituel pour tous : collégiens, lycéens, étudiants… Il permet aux jeunes de devenir acteurs de leur cheminement spirituel. Agnès Bonamigo, de la paroisse de Brest Lambézellec – Saint-Laurent, a fait un partage d’expérience autour de Parcours Sup. Après avoir vécu la « galère » avec ses enfants, elle a proposé de monter un petit groupe pour les jeunes à partir de la troisième pour accompagner dans les démarches de Parcours Sup et l’orientation. Forum des métiers paroissial, rédaction de CV, aide pour la recherche d’engagements bénévoles… Aujourd’hui, une dizaine de jeunes se retrouvent régulièrement pour cheminer ensemble.

L’Église comme famille

Après un long temps de world café (échanges en petits groupes autour de quatre axes : Se faire proche, accompagner, annoncer, célébrer) et un déjeuner, les participants ont à nouveau entendu trois témoignages. Parmi eux, celui de l’équipe diocésaine Place et Paroles des Pauvres, représentée par Nadine, Irène, Stéphanie et Paul. « Pour nous, c’est cela l’Eglise comme famille : on a besoin de tous, même si on est cabossé, et on peut tous prendre notre place, devenir acteurs dans l’Eglise. C’est cela être frères et sœurs en Eglise. Comme dans une famille, on est tous réunis. Bien sûr, il y a parfois des hauts et des bas, voire même des disputes, mais nous sommes appelés à vivre ensemble, pour que le corps du Christ grandisse. Comme dans une famille, si on veut construire quelque chose, il faut d’abord nous écouter les uns les autres, qu’on soit petit, qu’on soit grand… Il faut aussi être convaincu que chacun a une place dans cette famille, pour former une famille unie en Eglise.

D’ailleurs, on dit l’Eglise comme famille, mais on n’est pas obligés d’être dans une église. Ici, aujourd’hui, on est en famille, et pourtant on n’est pas à l’église, mais nous sommes tous frères et sœurs. On forme une assemblée fraternelle et Jésus est parmi nous. Une Eglise famille, c’est un rassemblement d’amour. » (Lire l’intégralité du témoignage)

Puis Sylvie Chanfreau et Hélène Olivier, membres de l’équipe Cathom29, ont présenté cette nouvelle proposition diocésaine qui vise à prendre soin de toutes les familles qui sont concernées par l’homosexualité. « Il faut savoir se faire proche de ces familles et entendre ce qu’elles vivent. Aujourd’hui, il faut accueillir cette question de l’homosexualité dans l’Église. » À noter qu’après un parcours de rencontres à Brest, un second sera proposé avant l’été à Quimper.

Des parcours pour les parents

Les témoignages se sont poursuivis avec celui de Noyale et Christophe Antoine qui ont partagé leur expérience du parcours Alpha Parents pour les parents d’enfants et d’adolescents sur la paroisse de Quimper. Cinq rencontres de deux heures qui permettent aux parents de se poser et d’échanger sur leurs expériences et leurs difficultés.

Enfin, Anne Blanc a présenté le parcours Cœur de parents, une proposition de l’Emmanuel pour Approfondir la connaissance de soi, prendre de la hauteur, échanger et dialoguer sur des thèmes comme : cultiver l’amour dans ma famille, exercer l’autorité bienveillante, écouter et dialoguer en famille, traverser les crises pour avancer…

Au terme de ces témoignages, l’équipe diocésaine DCF a pu faire une remontée des échanges lors du world café de la matinée.

Se faire proche. Les participants ont souligné qu’il existait déjà des pratiques dans le diocèse qui étaient inspirantes. Pour autant, il faut avoir des points d’attention, comme proposer des lieux d’accueil pour tous, inviter les familles personnellement et développer les fraternités de partage. « Le Christ s’est fait proche : Se faire proche est d’abord une attitude intérieure, une conversion. »

Accompagner. Nombreuses sont les possibilités d’accompagnement comme les parcours Alpha, les Mooc ou encore le parcours Sur nos chemins avec Jésus Christ (catéchèse pour les adultes). Les groupes ont évoqué les possibilités de parrainage ou de compagnonnage pour créer davantage de liens dans la communauté. Les participants ont également relevé l’importance de garder du lien avec les sacrements ou les événements de la vie, tout comme d’implique des personnes nouvellement baptisées et confirmées pour les rendre Acteurs/Témoins dans les accompagnements. Beaucoup ont évoqué l’importance de faire du « sur-mesure ».  

Annoncer. Il faut penser aux propositions autour du dimanche pour vivre des temps en paroisse, ensemble, tout comme proposer une préparation aux sacrements en famille. Pour se faire, il faut que chacun se convertisse personnellement pour annoncer à travers son témoignage, la vie fraternelle, dans un langage accessible par tous. Les participants ont relevé la nécessité d’être « dans une culture de la rencontre, être des prophètes audacieux ».

Célébrer. Si certaines propositions sont déjà en place dans les paroisses, il faut veiller à l’accueil, à adapter la liturgie pour les familles et les enfants, à proposer différents styles de célébration pour que chacun puisse se sentir rejoint. Finalement, il faut oser rendre les familles actrices dans leur paroisse.

Vers de nouvelles orientations diocésaines

En fin de journée, Mgr Dognin a salué cette « belle dynamique diocésaine qui est donnée. Vous êtes le levain dans la pâte. Face à la grande diversité des familles aujourd’hui, et en constatant que beaucoup d’entre elles ne viennent plus à l’Église, il faut créer des événements, des lieux de rencontre et d’entraide. À nous d’inventer. Il faut être témoins de l’Évangile. Lorsqu’on est vraiment touchés par l’Évangile, c’est ce qui nous pousse à nous engager. » Puis le père Sébastien Guiziou, vicaire général, a ajouté, en citant une intuition rédigée par un participant : « Nous sommes en train de construire une famille diocésaine avec ses spécificités bien de chez nous ». « Plusieurs chantiers sont en cours dans le diocèse : DCF, le renouveau du ministère presbytéral, la diaconie, la nouvelle organisation des services diocésains, Terres d’espérance (en lien avec le monde rural… L’enseignement catholique et un synode sur la langue et la culture bretonnes. Nous sommes en chemin vers de nouvelles orientations diocésaines, qui seront votées en janvier prochain et promulguées lors d’un grand rassemblement diocésain en juin 2025, à Brest. »