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Portraits de catéchumènes (4/5) : Christophe

D’une famille anticléricale à un parcours catéchuménal… Christophe a choisi d’ouvrir la porte, après de nombreux appels de Dieu. Rencontre.

La foi chrétienne ? Christophe (prénom d’emprunt) n’est pas tombé dedans quand il était petit. Né dans une famille « anticléricale, ouvrière, de gauche », il a grandi en entendant parler des « curetons, des gens de droite avec des sous et souvent hypocrites ». Pour autant, ses parents ont reçu le baptême, fait leur première communion ; mais, « ils étaient ados en 1968 et comme beaucoup, ils ont adopté l’idéologie anticléricale de l’époque ». Malgré cela, Christophe est élevé avec des valeurs chrétiennes, sans qu’elles ne soient nommées comme telles, comme aider les autres, s’engager, avoir le sens du travail, du droit.

La présence de Dieu ? Avec le recul, Il était sans doute là à plusieurs moments de sa vie, sans que Christophe en prenne conscience. Dans des épreuves ou des moments du quotidien. « Je me souviens que lorsqu’on a quitté Rennes avec ma famille en 1982 pour s’installer à Quimper, nous avions pris un café en face de la cathédrale et je me suis senti comme chez moi. » Lorsque lui et sa famille retournent à Rennes, il se promet de revenir vivre dans cette ville du Sud-Finistère.

Christophe rencontre sa femme en 1997, dans la région rennaise. « Elle est catholique et a été élevée dans une famille catholique… mi-croyante, qui pratiquait aux grandes occasions. Cela donnait davantage l’impression qu’elle assistait aux messes parce qu’il fallait y être. » Lorsque le couple évoque le mariage, il est d’accord pour ne pas se marier à l’église. « Ma femme avait eu plusieurs exemples de couples qui s’étaient jurés fidélité devant Dieu et leurs proches et pour autant, avaient divorcé. »

En 2016, le couple et leurs trois enfants reviennent s’installer à Quimper. « J’ai eu tout de suite envie d’aller à la cathédrale. J’ai ressenti une attirance pour ce qui entoure Jésus, alors j’ai commencé à lire. Et de lecture en lecture, je me suis détendu vis-à-vis de la religion, de la foi. » En 2022, alors qu’il rentre d’un rendez-vous médical, Christophe passe devant l’église de Kerfeunteun et décide d’y entrer. « Une dame était présente à l’accueil et je lui ai dit que je voulais me faire baptisé. Ce qui est fou, c’est que dix minutes plus tôt, je n’y pensais même pas. Jusque-là, je trouvais bizarre d’être baptisé à l’âge adulte. J’ai longtemps lutté contre mon éducation. Avec le recul, je me rends compte que Jésus a frappé à ma porte plusieurs fois. Il est cool, il a été patient et ce jour-là, j’ai choisi de lui ouvrir. » Le Quimpérois d’adoption rencontre alors Isabelle de Longvilliers. « Après cet échange, j’ai ressenti le besoin d’acheter une Bible et lorsque j’ai commencé mon parcours catéchuménal, toutes les barrières ont lâché. J’ai dévoré la Bible, j’ai mouliné dans ma tête tout ce que je lisais. Il s’est passé quelque chose de vraiment fort. Je peux dire que j’avais faim et j’ai besoin d’aller plus loin. J’ai soif d’apprendre. Lorsqu’on pense au nombre de personnes qui ont lu la Bible. Elle est faite pour tout le monde. À travers elle, Jésus nous rejoint et il s’adapte à chacun de nous, à des moments précis de notre vie. »

Si sa femme et ses enfants accueillent sa démarche avec bienveillance, les réactions ont été plus violentes dans sa famille. « Je l’ai accepté et je suis prêt à tout assumer. » À quelques jours de recevoir le baptême, Christophe voit déjà les fruits de son cheminement. « Il y a des changements énormes à l’intérieur de moi. Je prends beaucoup plus de recul sur ce qui m’énerve dans les petites choses de la vie. Je vis parfois un vrai combat intérieur quand il s’agit de pardon mais j’apprends à mieux me comporter, j’essaie de tendre vers la sainteté en me canalisant et en cherchant l’apaisement. J’ai davantage confiance en l’avenir et je ressens un peu plus de sérénité. »

Depuis le début de son parcours, Christophe s’est engagé comme bénévole pour les maraudes du Secours catholique. « Je voulais faire quelque chose de concret, être au contact du réel. Pendant nos tournées, on touche une certaine vérité. » Après son baptême, il aimerait partir en mission humanitaire chrétienne, à l’étranger. « Je veux aller chercher au plus profond de moi. »

Lors de la vigile pascale, le catéchumène recevra le baptême, comme plus de 90 adultes dans le diocèse de Quimper et Léon. « J’ai comme un sentiment de retour à la maison, alors que je n’y suis jamais allé. »