Nous voici entrés dans l’année jubilaire 2025 pour laquelle le pape François a choisi comme thème « Pèlerins d’espérance ». Il n’a pas choisi ce thème au hasard ! Il commence sa bulle d’indiction par ces mots de saint Paul : « L’espérance ne déçoit pas ». Il est clair que la situation du monde actuel et le flot d’informations qui nous viennent du monde entier avec les guerres, les violences, les effets dévastateurs du changement climatique obscurcissent en nous les belles choses qui se font en ce monde ! Avec le risque de perdre l’espérance, de nous démobiliser, de nous refermer sur nous-mêmes au point même d’entrée dans une posture violente ! Ce n’est pas ce que le Seigneur attend de nous !
Le Pape nous invite donc à retrouver les sources de notre espérance, à en reconnaître les effets dans notre vie et à accueillir toutes les grâces que le Seigneur nous donne pour nous encourager à grandir dans cette espérance et à en témoigner. Et c’est pourquoi il rappelle que cette année jubilaire est « l’occasion de ranimer l’espérance. »
Mais comment ranimer notre espérance ? Ce n’est sûrement pas en essayant de nous convaincre simplement que tout va bien. Il ne s’agit pas de psychologie, mais de foi. Notre foi en Jésus, le Christ, qui a donné sa vie pour nous sauver, qui a vaincu la mort de façon définitive et dont nous attendons le retour dans la gloire à la fin des temps. Or, si l’espérance est fondée sur notre foi, alors nous devons prendre les moyens en cette année jubilaire de raviver notre foi et d’accueillir l’indulgence plénière qui nous libère du mal et nous remet en pleine communion avec le Seigneur et avec l’Église.
✝️ Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon
« L’indulgence (…) permet de découvrir à quel point la miséricorde de Dieu est illimitée. Ce n’est pas un hasard si, dans l’Antiquité, le terme “miséricorde” était interchangeable avec le terme “indulgence”, précisément parce que celui-ci entend exprimer la plénitude du pardon de Dieu, qui ne connaît pas de limites. Le Sacrement de Pénitence nous assure que Dieu pardonne nos péchés. (…) Cependant, comme nous le savons par expérience personnelle, le péché “laisse des traces”, il entraîne des conséquences : non seulement externes dans la mesure où il s’agit des conséquences du mal commis, mais aussi internes, dans la mesure où “tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification soit ici-bas, soit après la mort dans l’état qu’on appelle purgatoire”. Il reste donc, dans notre humanité faible et attirée par le mal, des “effets résiduels du péché”. Ceux-ci sont éliminés par l’indulgence , toujours par la grâce du Christ, qui est, comme l’a écrit saint Paul VI, “notre indulgence’”. (…) Une telle expérience de pardon ne peut qu’ouvrir le cœur et l’esprit à pardonner. Pardonner ne change pas le passé et ne peut modifier ce qui s’est déjà passé. Mais le pardon permet de changer l’avenir et de vivre différemment, sans rancune, sans ressentiment et sans vengeance. L’avenir éclairé par le pardon permet de lire le passé avec des yeux différents, plus sereins, même s’ils sont encore embués de larmes. » (Lettre du pape François « L’espérance ne déçoit pas » n° 23)
Nous vous proposons cinq démarches que vous pourrez vivre tout au long de cette année jubilaire qui prendra fin dans notre diocèse le dimanche 14 décembre 2025 lors du Pardon de Saint-Corentin à la cathédrale de Quimper.
Le pèlerinage jubilaire aux quatre Portes Saintes des Basiliques papales majeures de Rome est l’une des conditions pour obtenir la grâce de l’indulgence plénière pendant le Jubilé. Outre la marche et la prière, au nombre des autres conditions, figurent également, comme nous le savons, la célébration du sacrement de la Réconciliation, la Sainte Eucharistie et la prière selon les intentions du Saint-Père. » Pour les personnes qui ne pourraient pas se rendre à Rome, les pèlerinages proposés par le diocèse pourront en tenir lieu ainsi que des démarches personnelles (messe, prière, adoration eucharistique) dans les trois lieux indiqués pour recevoir le sacrement du pardon (Quimper, St Pol de Léon et ND du Folgoët). Il est possible d’obtenir cette indulgence plénière pour soi-même ou pour une personne défunte, mais pas pour une autre personne vivante.
Comme nous l’avions annoncé, le pèlerinage de notre diocèse en ce 5e dimanche de Carême s’insère à la fois dans l’année jubilaire des 400 ans des apparitions de sainte Anne à Yvon…
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Comme nous l’avions annoncé, le pèlerinage de notre diocèse en ce 5e dimanche de Carême s’insère à la fois dans l’année jubilaire des 400 ans des apparitions de sainte Anne à Yvon NICOLAZIC et dans l’année jubilaire des 2025 ans de la naissance du Christ.
Je voudrais méditer avec vous sur ce que signifie une année jubilaire et comment nous pouvons y participer pour recevoir pleinement les grâces dont le Seigneur veut nous combler.
Ses origines historiques remontent à la Première Alliance. La loi de Moïse avait fixé tous les 50 ans une année particulière pour le peuple juif. On en trouve le détail dans le livre du Lévitique (Lv 25, 10-13) : « Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. »
La trompette avec laquelle s’annonçait cette année particulière était une corne de bélier, appelée en hébreu « Yobel », d’où dérive le mot « Jubilé ».
C’était une année extrêmement engageante, car on devait libérer les esclaves, effacer les dettes, rendre les biens ou les terres qui avaient été mises en gage, une année de repos pour la terre aussi… Cela nous donne déjà une indication sur l’importance de cette année dans l’histoire du peuple de Dieu.
Dans le Nouveau Testament, Jésus se présente comme Celui qui porte à son achèvement l’ancien Jubilé, étant venu « annoncer l’année de grâce du Seigneur » (Lc 4,19). La remise des dettes prend un sens plus large, celui de la libération du mal et de tout ce qui nous opprime, de la réconciliation avec les autres et du pardon. Une année pour faire la paix et retrouver les liens fraternels.
Dans l’évangile selon saint Matthieu, chapitre 18, après avoir invité ses disciples à pardonner jusqu’à 70 fois sept fois, c’est-à-dire sans limite, ce qui leur paraissait impossible, Jésus leur raconte une parabole où il est question d’une dette d’argent : un serviteur devait à son maître 10 000 talents, qu’il le lui remet par pitié pour lui et sa famille, mais le même serviteur refuse ensuite de remettre à un confrère la dette de 100 talents qu’il lui devait et le fait mettre en prison. Jésus utilise cette image de remise de dette pour désigner le pardon que nous devons accorder à ceux qui nous ont fait du mal.
Dans l’année jubilaire, il est bon de demander la remise de toutes nos dettes par l’indulgence plénière, mais nous devons aussi remettre aux autres les dettes qu’ils nous doivent, je veux parler du pardon. Il y a souvent dans notre vie, des blessures qui nous ont été infligées et qui demeurent ouvertes des années après. On a mis un couvercle dessus et on ne veut plus en entendre parler, mais la blessure demeure. L’année jubilaire est l’occasion d’effacer toutes nos dettes d’amour que nous en soyons victimes ou responsables.
Reconnaissons cependant que dans nos relations humaines, cette parole de Jésus rencontre souvent des blocages. Et je ne vous cache pas que lors des confessions, nous avons très fréquemment des gens qui nous disent : « Écoutez, il y a untel qui m’a fait du mal, je n’arriverai jamais à lui pardonner. » Ou encore : « En disant le Notre Père, je n’arrive pas à dire la phrase “comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés” ».
Alors je voudrais souligner plusieurs choses qui sont des appels que le Seigneur nous adresse : premièrement, « la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous » dit Jésus. Il nous parle là du Jugement dernier. Et nous voyons bien que dans l’Évangile, Jésus est très exigeant par rapport au pardon. Et il le dit par exemple à la suite du Notre Père dans l’Évangile selon saint Matthieu, où il insiste en disant : « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père ne pardonnera pas vos fautes » (Mt 6, 14-15). Alors nous avons peut-être l’impression que c’est du donnant-donnant. Mais ce n’est pas du donnant-donnant qui suppose une égalité de traitement, alors que dans la parabole dont j’ai parlé sur les dettes, il y a une différence énorme entre les 10 000 talents qu’il doit à son maître et les 100 talents qu’il doit à son semblable. Jésus nous montre par-là que le pardon que nous devons donner vis-à-vis des autres est sans aucune mesure avec le pardon que le Seigneur nous accorde, à savoir le pardon de nos fautes et le don de la vie éternelle dans laquelle il nous fait entrer par le baptême et les autres sacrements. La miséricorde du Seigneur est incommensurable et n’est pas comparable aux pardons que nous avons à donner.
Deuxièmement : cela dit, il y a des blessures, même anciennes, qui sont tellement profondes qu’il paraît humainement impossible de les pardonner. Dans ce cas, nous pouvons penser à cette parole de Jésus quand il est cloué sur la croix : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). En nous adressant à Dieu, nous remettons entre ses mains notre difficulté à pardonner. Beaucoup de gens qui ont été profondément blessés peuvent dire cette prière de Jésus en pensant à ceux qui les ont blessés. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. ».
Il y a un troisième aspect qu’il faut évoquer dans le pardon et qui peut être une grande difficulté : doit-on pardonner à quelqu’un qui ne demande pas pardon ? Autrement dit, qui ne reconnaît pas la blessure qu’il a infligée ? Dans certains passages d’Évangile, Jésus évoque le pardon en réponse à une demande de pardon quand la personne reconnaît sa faute. C’est le cas dans la parabole que j’ai évoqué du serviteur qui avait des dettes vis-à-vis de son maître, qui reconnaît ses dettes et demande pitié. On le trouve aussi dans l’Évangile selon saint Luc au chapitre 17 où Jésus dit : « Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et s’il se repent, pardonne-lui » (Lc 17, 3). Donc là, nous voyons bien que cela suppose qu’il y ait cette attitude de repentir. Mais dans d’autres passages d’évangile, Jésus n’évoque pas du tout cela. Le pardon apparaît de façon absolument inconditionnelle. C’est le cas dans la prière du Notre Père où on ne nous dit pas de pardonner uniquement si l’autre demande pardon.
Quatrième aspect : Si malgré tout nous n’arrivons pas à pardonner, nous pouvons prier pour cette personne. C’est ce que Jésus nous demande. « Priez pour ceux qui vous calomnient » (Mt 5, 44). « Souhaitez-leur du bien et non pas du mal », dit saint Paul (Rm 12, 14). Et j’ai déjà donné ces conseils-là à des personnes pendant la confession et elles me répondaient : « Mais je n’arriverai jamais à prier pour lui ou pour elle. » En fait, avec la force de l’Esprit Saint, nous pouvons y arriver, même pour quelqu’un qui nous a beaucoup blessés, à condition d’y penser, car, habituellement, cela ne nous vient même pas à l’esprit. On prie pour les victimes, pas pour les auteurs, et pourtant Jésus nous le demande ! Au fur et à mesure, à force de prier, nous pouvons arriver à pardonner, même s’il faut quelquefois beaucoup de temps. Et même si cela est difficile, c’est nous qui sommes transformés !
Enfin cinquièmement, je voudrais aussi évoquer les dettes que nous avons vis-à-vis de nous-mêmes. Des péchés que nous avons commis contre nous-mêmes, et qui restent au fond de nous comme des blessures inguérissables et pour lesquelles nous préférons l’oubli plutôt que d’accueillir la miséricorde divine. En cette année jubilaire, le Seigneur veut nous libérer aussi de ces dettes-là !
En tous les cas, l’année jubilaire est un vrai temps de grâce où nous pouvons effacer toutes les dettes, celles que d’autres nous doivent et celles que nous devons aux autres. Saint Paul nous dit (Rm 13, 8) : « N’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. » L’année jubilaire est le moment favorable pour se réconcilier avec quelqu’un, et si cela est impossible parce que la personne est décédée ou bien qu’elle n’est plus joignable, cela nous permet déjà de nous réconcilier avec cette personne par l’intercession du Seigneur dans la prière de l’Église.
Depuis sa première édition en 1300, le Jubilé est une occasion unique pour consolider la foi, favoriser les œuvres de solidarité et de communion fraternelle au sein de l’Église et de la société. C’est un événement qui se déroule sur une année entière, faite de prières et de gestes concrets, comme l’Ouverture de la Porte Sainte par le Pape qui constitue le début officiel des célébrations. Ces différentes démarches peuvent nous paraître très formelles, mais elles manifestent notre volonté de conversion et expriment notre foi. Je pense à ce que Jésus a demandé à l’aveugle, sur les yeux duquel il avait appliqué de la boue avec sa salive : « Va te laver à la piscine de Siloë ». En dehors du fait qu’il devait trouver de l’eau pour se laver les yeux, il lui demande une démarche de foi. Ce sont ces actes de foi que nous faisons lorsque nous suivons les démarches qui nous sont demandées durant cette année jubilaire pour nous permettre d’obtenir l’indulgence plénière pour nous ou pour des personnes défuntes :
Je me permets de lire ce passage de la bulle d’indiction du pape François pour l’année jubilaire :
« L’indulgence (…) permet de découvrir à quel point la miséricorde de Dieu est illimitée. Ce n’est pas un hasard si, dans l’Antiquité, le terme “miséricorde” était interchangeable avec le terme “indulgence”, précisément parce que celui-ci entend exprimer la plénitude du pardon de Dieu, qui ne connaît pas de limites. Le Sacrement de Pénitence nous assure que Dieu pardonne nos péchés. (…) Cependant, comme nous le savons par expérience personnelle, le péché “laisse des traces”, il entraîne des conséquences : non seulement externes dans la mesure où il s’agit des conséquences du mal commis, mais aussi internes, dans la mesure où “tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain aux créatures, qui a besoin de purification soit ici-bas, soit après la mort dans l’état qu’on appelle purgatoire”. Il reste donc, dans notre humanité faible et attirée par le mal, des “effets résiduels du péché”. Ceux-ci sont éliminés par l’indulgence, toujours par la grâce du Christ (…) Une telle expérience de pardon ne peut qu’ouvrir le cœur et l’esprit à pardonner. Pardonner ne change pas le passé et ne peut modifier ce qui s’est déjà passé. Mais le pardon permet de changer l’avenir et de vivre différemment, sans rancune, sans ressentiment et sans vengeance. L’avenir éclairé par le pardon permet de lire le passé avec des yeux différents, plus sereins, même s’ils sont encore embués de larmes. » (Lettre du pape François « L’espérance ne déçoit pas » n° 23)
Et quand on parle d’une indulgence plénière, on considère que le Seigneur efface tout ce qui dans notre vie a pu être en opposition à son amour et à sa volonté. Comme je l’ai dit, cette « indulgence plénière » suppose de faire des démarches très concrètes qui sont comme nos piscines de Siloé vers lesquelles nous trouvons la guérison. Parmi ces démarches, il y a essentiellement les pèlerinages, la participation à l’eucharistie, prier aux intentions du Pape, recevoir le sacrement du pardon et accomplir des œuvres de miséricorde. Je vais détailler ces cinq conditions de l’indulgence plénière :
Dans l’Évangile, il y avait des pèlerinages comme celui que Marie et Joseph firent de Nazareth à Jérusalem lorsque Jésus avait 12 ans, et on nous dit qu’ils y allaient chaque année. Le pèlerinage a un coût, financier, mais aussi physique, surtout lorsqu’il y a des marches à pied fatigantes. Il nous fait vivre aussi des temps de prière et de célébration sur des lieux saints. Des occasions qui nous permettent d’approfondir notre foi. Le pèlerinage en lui-même est un acte de foi et un don de nous-mêmes pour accueillir les grâces que le Seigneur veut nous donner. Dans une année jubilaire, le pèlerinage par excellence est d’aller à Rome et de franchir les portes saintes des quatre basiliques majeures : Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Saint-Paul-hors-les-murs et Sainte-Marie Majeure. Mais comme tout le monde ne peut pas aller à Rome, le Pape a concédé à chaque diocèse la possibilité de choisir des sanctuaires diocésains, c’est le cas pour nous à Saint-Paul-Aurélien à Saint-Pol-de-Léon, Saint-Corentin à Quimper et Notre-Dame au Folgoët à et d’autres pèlerinages comme celui que nous sommes en train de vivre ici à Sainte-Anne d’Auray et le pèlerinage à Lourdes.
Il y a aussi le pardon ! L’indulgence plénière suppose de pardonner et de demander pardon aux autres comme je l’ai exprimé plus haut.
L’année jubilaire nous permet de remettre le Christ au centre de notre vie. Nous le faisons par une prière personnelle et communautaire plus régulière, mais aussi en participant à l’eucharistie dans laquelle Jésus offre sa vie en sacrifice pour nous délivrer du mal et nous faire participer à sa vie divine. S’engager à aller à la messe tous les dimanches, et même certains jours de la semaine si c’est possible, est une démarche essentielle pour recevoir l’indulgence plénière !
Ce sont les intentions de l’Église universelle. C’est une manière de nous unir à la prière de l’Église pour le monde. Nous trouvons ces intentions mensuelles sur nos livrets de prière Prions en Église, Magnificat ou sur Internet. En ce mois d’avril, l’intention est : « Prions pour que l’utilisation de nouvelles technologies ne remplacent pas les relations humaines, mais respecte la dignité des personnes et aide à affronter les crises de notre temps. »
Ce sont les œuvres traditionnelles dans l’Église : les Œuvres temporelles qui concernent les actes de charité vis-à-vis de ceux qui sont plus fragiles ou en souffrance. Et d’autre part, les Œuvres spirituelles qui concernent tout ce qui peut aider les autres à grandir dans la sainteté. Nous pouvons y contribuer pour notre part en étant ainsi signes d’espérance au milieu du monde. Comme le dit le pape François : « Leurs souffrances doivent pouvoir trouver un soulagement dans la proximité de personnes qui les visitent et dans l’affection qu’ils reçoivent. Les œuvres de miséricorde sont aussi des œuvres d’espérance qui réveillent dans les cœurs des sentiments de gratitude. » (Lettre du pape François n° 11)
Nous pouvons recevoir l’indulgence plénière pour nous ou pour une personne défunte en vivant au cours de cette année ces cinq conditions.
Je me permets de développer cela, car dans notre diocèse de Quimper et Léon, il y a beaucoup de fidèles qui ne se sont pas confessés depuis longtemps, même s’ils ont pu recevoir une absolution collective. Je vais en parler.
Saint-Irénée de Lyon écrivait : « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant et la vie de l’homme c’est de contempler la face de Dieu ». Voilà ce que le Seigneur souhaite pour chaque être humain, pour chacun d’entre nous !
Par le baptême, le Seigneur nous a pardonné tous nos péchés et nous a fait entrer dans une vie nouvelle avec le Christ. Mais nous savons tous à quel point le chemin vers la sainteté est un chemin long et risqué. L’existence nous expose à bien des tentations et des occasions de chute. Il nous arrive de manquer d’amour, de faire du mal à quelqu’un, de nous faire du mal à nous-mêmes, d’être injustes. Même si nous le regrettons sincèrement, des blessures restent, qui ne se referment pas vraiment. Le temps passe, mais il y a des choses qui ne peuvent pas s’effacer sans une intervention divine, sans la grâce du pardon. C’est un véritable combat spirituel que nous menons toute la vie !
Le Seigneur ne nous abandonne pas en route. Il nous tend sans cesse la main pour nous relever. Il nous donne la force de son Esprit pour continuer à grandir dans notre foi et notre vocation de fils et de fille bien-aimés du Père. Par le sacrement de Pénitence et Réconciliation, le Seigneur renouvelle en nous la grâce du baptême.
C’est un sacrement de guérison, car même s’il y a des choses qui nous ont blessés et que nous n’oublierons jamais, le sacrement soigne la blessure. La mémoire de ce que nous avons fait n’est plus alors une blessure ouverte, mais une leçon qui reste gravée dans notre mémoire, non pour nous humilier, mais pour nous aider à progresser dans la sainteté.
On peut avoir beaucoup d’appréhension à se confesser à un prêtre. Beaucoup se posent la question : « pourquoi faut-il passer par un prêtre ? Ne peut-on pas demander pardon directement à Dieu dans le secret de notre prière ? » Oui, nous pouvons demander pardon à Dieu dans notre prière, nous le faisons en disant le « je confesse à Dieu », mais cela ne remplace pas la grâce du sacrement qui nous ouvre à une autre dimension :
La grâce particulière qu’il reçoit lui-même dans l’ordination pour célébrer ce sacrement le situe comme le Bon Pasteur qui prend soin de ses brebis et non comme un juge qui serait là pour nous condamner. Nous n’avons pas à craindre de confesser nos péchés. C’est aussi un secret inviolable pour le prêtre qui vous écoute.
Et pourquoi pas l’absolution collective ? L’absolution collective est prévue dans des cas particuliers où il est impossible de donner le pardon de façon individuelle par manque de prêtre dans un délai raisonnable… cependant, il est bien noté dans le Can. 960 : « la nécessité n’est pas considérée comme suffisante lorsque des confesseurs ne peuvent pas être disponibles pour le seul motif du grand afflux de pénitents, tel qu’il peut se produire pour une grande fête ou un grand pèlerinage ». Ce qui est le cas pour nos pardons bretons. Or dans le Finistère, il est tout de même possible de trouver un prêtre dans un délai raisonnable si on a commis un péché grave que l’on veut confesser en urgence !
Je précise d’ailleurs que même après une absolution collective on doit se confesser individuellement pour les péchés graves. Can. 962 – § 1. « Pour qu’un fidèle bénéficie validement d’une absolution sacramentelle, donnée à plusieurs, ensemble, il est requis non seulement qu’il y soit bien disposé, mais qu’il ait en même temps le propos de confesser individuellement, en temps voulu, les péchés graves qu’il ne peut pas confesser ainsi actuellement ».
Vous avez bien entendu : c’est la question de la validité du sacrement qui est en jeu pour ce qui concerne… les péchés graves !
Comment discerner la gravité du péché ? Malgré nous, nous sommes très influencés par l’opinion publique, par ce que vivent nos amis, notre entourage. Nous finissons par adopter les mœurs de la société sur les questions sociétales, éthiques notamment. Nous pouvons avoir ainsi une notion individualiste de la vérité et faire notre tri personnel de ce qui est bien et de ce qui est mal. Par exemple, vous allez confesser que vous avez manqué de charité envers vos proches, mais sans dire que vous avez avorté ou encouragé un avortement parce que cela vous paraît normal. Ou encore, vous allez dire que vous avez été gourmant sans confesser que vous avez été injuste dans vos responsabilités professionnelles ou dans votre déclaration de revenus en donnant souvent comme excuse : « parce que tout le monde le fait ».
Ce n’est pas complètement nouveau, mais si nous ne sommes pas nourris de la Parole de Dieu, et si nous mettons de côté l’enseignement de l’Église, nous risquons de ne plus être capables de discerner ce qui est conforme à la volonté de Dieu et ce qui ne l’est pas. Il faut être bien conscient que nous vivons désormais dans une société qui n’a pas de référence chrétienne comme à l’époque de saint Paul à Éphèse qui luttait contre les idoles : « Je vous le dis, j’en témoigne dans le Seigneur : vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée. Ils ont l’intelligence remplie de ténèbres, ils sont étrangers à la vie de Dieu, à cause de l’ignorance qui est en eux, à cause de l’endurcissement de leur cœur ; ayant perdu le sens moral, ils se sont livrés à la débauche au point de s’adonner sans retenue à toute sorte d’impureté. Mais vous, ce n’est pas ainsi que l’on vous a appris à connaître le Christ, si du moins l’annonce et l’enseignement que vous avez reçus à son sujet s’accordent à la vérité qui est en Jésus. Il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois, c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entraînent dans l’erreur. Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de votre pensée. Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité » Eph 4, 17-24.
C’est donc par la Parole de Dieu, étudiée, méditée, priée, que nous pouvons être à même de discerner ce qui est conforme à la volonté de Dieu. C’est pourquoi la lecture de la Parole de Dieu est très importante dans la célébration du sacrement de pénitence et réconciliation.
d. Confesser en vérité… avec un regret sincère
Il m’est arrivé souvent d’entendre des personnes me dirent : « Je viens me confesser parce que c’est Pâques demain ». Mais lorsque je demande quelle est leur demande de pardon, ils répondent : « Je n’ai pas fait de péché, je m’entends bien avec tout le monde. Je n’ai pas d’ennemis » et la personne ajoute parfois : « Vous savez, à mon âge ! ».
J’ai aussi déjà entendu des personnes qui venaient se confesser d’un péché tout en disant que la situation n’était pas réglée… et qu’elles ne pouvaient pas s’engager à ne plus recommencer. Dans ce cas, je prie avec la personne, mais je reporte l’absolution en m’engageant à le faire lorsque la personne pourra s’engager. Au moins nous pouvons faire la vérité et prier ensemble. Une fois, j’ai vu une personne très secouée par ce « report », mais elle était revenue une semaine après pour se confesser avec la ferme intention de ne plus recommencer. Comme le dit saint Grégoire le Grand : « On s’écarte radicalement du mal quand, par amour pour Dieu, on a décidé de ne plus jamais pécher ».
L’Église fait la différence entre des péchés graves et des péchés véniels. Cependant, si un péché véniel est exceptionnel, ce n’est pas grave, mais si ce péché véniel qui se répète, et devient même une habitude bien ancrée, cela devient un péché grave ! Bien sûr, il nous arrive malheureusement de retomber dans le même péché, mais par le sacrement, le Seigneur nous aide à progresser d’année en année, si nous consentons vraiment à grandir dans la sainteté. On peut faire disparaître peu à peu de sa vie les péchés véniels habituels.
Le droit de l’Église dit :
Can. 989 – Tout fidèle parvenu à l’âge de discrétion est tenu par l’obligation de confesser fidèlement ses péchés graves au moins une fois par an.
Can. 988 § 2. Il est recommandé aux fidèles de confesser aussi les péchés véniels.
À partir de là, il y a des pratiques très diverses. Il est possible évidemment de recevoir ce sacrement plus souvent. En tous les cas, c’est vraiment une grande grâce de pouvoir vivre ce sacrement et lorsque nous osons faire ce pas, nous trouvons beaucoup de joie, car nous ouvrons la porte au Seigneur qui nous comble de ses merveilles…
« Voici que je me tiens à la porte et je frappe, dit le Seigneur, Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui ; je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi ».
En conclusion, l’année jubilaire est donc une année de grâce durant laquelle les démarches que nous accomplissons ouvrent des portes pour que le Seigneur accomplisse en nous son œuvre de miséricorde Il nous pardonne nos péchés et guérit nos blessures. Il rétablit les liens qui avaient pu être rompus avec le Seigneur et avec les autres.
Prions avec la prière du Jubilé :
Père céleste,
En ton fils Jésus-Christ, notre frère,
Tu nous as donné la foi,
Et tu as répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint, la flamme de la charité
Qu’elles réveillent en nous la bienheureuse espérance de l’avènement de ton Royaume.
Que ta grâce nous transforme,
Pour que nous puissions faire fructifier les semences de l’Évangile,
Qui feront grandir l’humanité et la création tout entière,
Dans l’attente confiante des cieux nouveaux et de la terre nouvelle,
Lorsque les puissances du mal seront vaincues,
Et ta gloire manifestée pour toujours.
Que la grâce du Jubilé,
Qui fait de nous des Pèlerins d’Espérance,
Ravive en nous l’aspiration aux biens célestes
Et répande sur le monde entier la joie et la paix
De notre Rédempteur.
À toi, Dieu béni dans l’éternité,
La louange et la gloire pour les siècles des siècles.
Amen
✠ Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon
« Se mettre en marche est caractéristique de celui qui va à la recherche du sens de la vie. Le pèlerinage à pied est très propice à la redécouverte de la valeur du silence, de l’effort, de l’essentiel. » (Lettre du pape François n° 5)
Partir en pèlerinage avec d’autres c’est accueillir le don de Dieu qui se manifeste bien au-delà de ce que nous pouvons espérer ou même imaginer. Des millions de pèlerins se rendront à Rome tout au long de cette Année jubilaire et entreront par les quatre portes Saintes.
Mais le pape François propose de vivre aussi cette démarche jubilaire dans chacun des diocèses du monde entier.
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Et pour ceux qui ne peuvent pas pérégriner en raison de leur handicap ou de leur âge, ils s’uniront dans la prière à ces pèlerinages.
« La Réconciliation sacramentelle n’est pas seulement une belle opportunité spirituelle, mais elle représente une étape décisive, essentielle et indispensable sur le chemin de foi de chaque personne. C’est là que nous permettons au Seigneur de détruire nos péchés, de guérir nos cœurs, de nous élever et de nous étreindre, de nous faire connaître son visage tendre et compatissant. En effet, il n’y a pas de meilleure façon de connaître Dieu que de se laisser réconcilier par Lui (cf. 2 Co 5, 20), en savourant son pardon. Ne renonçons donc pas à la Confession, mais redécouvrons la beauté du sacrement de la guérison et de la joie, la beauté du pardon des péchés ! » (Lettre du pape François « L’espérance ne déçoit pas » n° 23)
Nous vous invitons à faire pénitence et à vous rendre dans l’une de ces trois sanctuaires pour y prier et pour recevoir le sacrement du Pardon.
Si vous ne pouvez pas vous y rendre, vous pouvez recevoir le sacrement du pardon dans votre paroisse en vous renseignant sur les horaires proposés.
Ce sont les œuvres traditionnelles dans l’Église et nous pouvons y contribuer pour notre part en étant ainsi signes d’espérance au milieu du monde.
Œuvres temporelles
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Œuvres spirituelles
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« Leurs souffrances doivent pouvoir trouver un soulagement dans la proximité de personnes qui les visitent et dans l’affection qu’ils reçoivent. Les œuvres de miséricorde sont aussi des œuvres d’espérance qui réveillent dans les cœurs des sentiments de gratitude. » (Lettre du pape François n° 11)
« Le Concile de Nicée est une pierre milliaire dans l’histoire de l’Église. Son anniversaire invite les chrétiens à s’unir dans la louange et l’Action de grâce à la Sainte Trinité et en particulier à Jésus-Christ, le Fils de Dieu, “consubstantiel au Père”, qui nous a révélé ce mystère d’amour. » (Lettre du pape François n° 17)
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« Le Credo de Nicée »
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Concile de Nicée – Pourquoi c’est un événement important ?
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La Commission théologique internationale publie « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur – 1700e anniversaire du Concile œcuménique de Nicée (325-2025) », un document consacré à l’assemblée entrée dans l’histoire pour le Symbole qui proclame la foi dans le salut en Jésus-Christ et dans le Dieu unique, Père, Fils et Saint-Esprit. Pour télécharger la synthèse, cliquez sur ce lien : 20250409_LC_13_10_FR_Sintesi_Vatican_News_Nicea |
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