Notre frère Joseph IRIEN est décédé ce dimanche 2 février 2025, à la Maison de retraite de Keraudren à Brest, à l’âge de 87 ans.
Il repose à la chambre funéraire de la Maison de retraite de Keraudren.
Ses obsèques ont été célébrées le mercredi 5 février 2025 à 14h30 en l’église Saint Houardon de Landerneau, suivies de l’inhumation au cimetière de Tréflévénez.
Joseph, né le 15 octobre 1937, originaire de Bodilis, a été ordonné prêtre le 29 juin 1962.
Il a exercé les ministères suivants :
· 1962 : Vicaire stagiaire à Saint Mathieu, Quimper.
· 1963 : Surveillant au Petit Séminaire Saint-Vincent de Paul à Pont-Croix (enseignement secondaire – 1er cycle).
· 1965 : Professeur d’anglais au Petit Séminaire de Pont-Croix.
· 1966 : Aumônier de l’Enseignement public au Lycée de l’Harteloire à Brest.
· 1982 : Rejoint l’Abbaye Saint-Guénolé de Landévennec.
· 1984-2023 : Responsable du Centre spirituel bretonnant Minihi Levenez à Tréflévenez
· 2023 : Se retire à la Maison de retraite de Keraudren à Brest.
Outre ses nominations officielles, Job fut également Aumônier du Bleun-Brug, Aumônier des collèges et du lycée Diwan. Il a écrit de nombreux livres, traduits d’autres écrits, composé des cantiques, organisé des pèlerinages, fait des fouilles archéologiques… Tout au long de sa vie, Job a cherché à servir son Seigneur en aidant les bretonnants (et bien d’autres) à tourner leur cœur et leur prière vers Dieu dans leur langue.
Job a rejoint la Maison du Père le jour de la Présentation du Seigneur au Temple. Avec Syméon, il a dit : « « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole ». Avec saint Corentin, saint Paul Aurélien, saint Guénolé, tous les saints et saintes qui nous ont précédés, nous le confions à la miséricorde de Dieu, dans la foi au Christ ressuscité.
Nous assurons également de notre amitié tous les membres de sa famille.
Bien fraternellement.
Mignoned,
Eet eo or breur Job an Irien d’an Anaon dec’h, d’ar zul 2 a viz c’hwevrer 2025, e ti-retred Keraodren. Seiz bloaz ha pevar ugent ’oa.
Lidet e vo e obidou e Landerne, en iliz Sant Houardon, d’ar merher 5 a viz c’hwevrer 2025, da 2e30 goude lein. Lakeet e vo en douar e bered Trelevenez, tost d’ar Minihi.
Ganet oa Job d’ar 15 a viz Here 1937 e Bodiliz, ha beleget d’an 29 a viz Even 1962.
Ouzpenn da ze e voe Job aluzenner ar Bleun-Brug, aluzenner ar skolajou hag al lise Diwan. Skrivet e-neus kalz leoriou, troet testennou, savet e-neus kantikou hag aozet pelerinajou, greet furchadennou… ‘Doug e vuez e-neus Job servijet e Vestr karet, en eur zikour ar vrezonegerien (ha kalz tud all) da trei o fedenn hag o c’halonou warzu Doue en o yez.
Da zeiz gouel Jezuz kinniget en Templ eo marvet. Gand Simeon e-neus kanet : « Bremañ, ô Mestr, e hellez lezel da zervicher da dremen e peoc’h, hervez da bromesa », e sklêrijenn dremm an Aotrou Krist.
Gand sant Kaourintin, sant Pol, sant Gwenole, santez Anna, sant Erwan hag an oll zent, e fiziom Job en Aotrou Doue, an Tad trugarezuz, dre e Vab Jezuz, or Zalver trec’h war ar maro, ha beo da virviken.
Gand or pedenn evid e famill hag evid an oll re a zo bet tost dezañ.
A wir galon,
Kalz ahanom a zo bet frommet disul o kleved e oa Job eet d’an Anaon da zeiz gouel Jezuz kinniget d’an Templ, da zeiz gouel Simeon. Simeon, an den koz…
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Kalz ahanom a zo bet frommet disul o kleved e oa Job eet d’an Anaon da zeiz gouel Jezuz kinniget d’an Templ, da zeiz gouel Simeon. Simeon, an den koz e-noa klasket hag esperet Doue doug e vuez, hag a oa bet roet ar c’hras dezañ, a-benn ar fin, da zegemer an Aotrou Krist krouadur, ar mabig Jezuz, etre e zivrec’h. « Bremañ, ô Mestr, emezañ, e c’hellez lezel da zervicher da dremen e peoc’h, hervez da bromesa ; Rag gwelet o-deus va daoulagad da zilvidigez… »
Cette figure de Siméon nous dit quelque chose de Job, de sa patiente recherche de Dieu, que le chant « Klask a ran demm an Aotrou » exprime si bien : « je cherche le visage du Seigneur »… Siméon, en recevant l’enfant Jésus dans ses bras, dit de lui – de façon surprenante mais poétique – qu’il est « lumière ». Cela aussi peut évoquer Job pour nous, car nous savons que le Christ a été la lumière de sa vie, lumière qu’il a réfléchie sur nous.
Ya, Jezuz a zo bet sklêrijenn Job. Soñj am eus euz eun nozvez ma oam er Minihi, gand eur skipaill liseidi. Edom en dro d’an daol, oc’h eva « eun dra bennag tomm » evel ma lâr Job evid an tisanne (gand plant euz ar jardin hag a-wechou eur maligorn bennag ivez da heul), eur goulaouenn koar war elum… ha Job da c’houlenn ouzom : « petra eo ar pep pouezusañ evidoc’h en ho puez ? » N’am eus ket soñj eus ar pez on oa ni respontet, med eñ, er fin, a roas e respont, e desteni : « Adsao Jezuz a varo da veo a oa ar pep pouezusañ en va buez ». Sklêrijenn Pask, nerz Doue o skedi kreñfoc’h eged ar maro.
Ce Christ-lumière, ce visage aimé, désiré, ce visage du Ressuscité, je crois que Job le cherchait et le voyait aussi chez les autres. Jésus enseigne à ses disciples à le reconnaître en chacun, Job regardait chacun avec ce regard clair, accueillant, doux, pacifique. A beaucoup d’entre nous il a su apporter une lumière, un conseil, une sagesse, un trésor de vie.
Mister Doue a zo mister Doue deuet da vez tost. Ken tost ma c’helle Simeon e gemer en e zivrec’h. Oui, Au cœur de la foi de Job, il y avait cette expérience profonde : Dieu est proche. Il trouverait surement que le dire français serait assez fade et abstrait : Doue a zo tost. Gwirioc’h eo lavared evel-se. Tost eo Doue. Tostig-tost. Dieu est proche, et il nous rapproche les uns des autres. C’est ce que Job a fait au Minihi, dans les pèlerinages, par la radio… il a rapproché des tas de gens très différents, de tout genre, de tous âges. Il les a rapprochés de Dieu pour qu’ils sachent que Dieu est proche parce qu’il les aime.
A-bouez e kavan lavared eo an dra-se a oa kalon ar pez en eus Job klasket ober. Pa lavarer kenavo da unan bennag, pa zeller ouz an daolenn a zeu war wel diwar e vuhez, e ranker diwar da dreuz-kompren an den.
J’ai lu ces jours-ci que Job avait donné sa vie pour Dieu et pour la Bretagne. Je sais que Job n’aimait pas ce genre d’expressions. Je ne crois pas que Job ait donné sa vie pour des idées, pour une cause, pour un idéal. Mais pour des personnes : il a donné sa vie pour Dieu et pour les gens. Dans les trente dernières années en tout cas (les années où je l’ai connu), je peux dire que je n’ai jamais vu Job porter un drapeau. Il a porté la parole, le Saint Sacrement, il a porté des personnes, il a porté la lumière de la foi qui le portait. Ar pez a gonte evid Job eo Jezuz hag an dud. Ar menoziou n’o deus ket ezomm da veza karet ; an dud o deus ezomm da veza karet, ha da c’houzoud ez int karet gand Doue. An dra-ze ya, a zo bet stourm Job : eur stourm speredel, denel, doueel.
Que les bretonnants puissent vivre leur foi dans leur langue. Pour les autres. Voilà son combat. Job a vécu l’interdiction du breton à l’école comme une sorte d’asphyxie. Il voulait que les bretonnants puissent simplement respirer et vivre, et surtout, qu’ils puissent entendre Dieu leur parler au cœur, et lui répondre avec le cœur : donc en breton. En ano ar garantez eo e-neus Job bevet, labouret ha strivet : dre garantez evid Doue hag e-neus karantez evid an dud.
A belec’h e teue da Job an doareou-ze ? Me gav din e teue justament euz e darempred tost ouz Doue. Rag eun den a bedenn a oa anezañ. Hag adarre, an dra-ze e neus rannet gand ar re all : desket e-neus deom pedi, daoulina dirag Doue : desket e neus deom, evel ma lâr sant Lukaz diwar benn Simeon, an « doujañs evid an Aotrou Doue ». Ha desket e neus deom pedi.
Skol an douster, ar peoc’h, an esperañs, eo ar bedenn. Hag ar Mest a gelenn an douster, ar peoc’h, hag an esperañs, eo ar Spered Santel. « Ar Spered Santel a oa gant Simeon ». Er skol ze ivez eo bet Job, hag e-neus kelenet deom.
Comparer Job au vieux Simeon, c’est sans doute éclairant. Mais cela ne dit pas tout de Job. Je réalise que nous, les anciens jeunes, nous avons connu Job à un âge où l’on considère tout le monde comme déjà vieux (on avait 12 ou 13 ans, et il débarquait au collège avec ses sabots). Certains d’entre vous l’ont connu dans sa jeunesse, dans la fleur de l’âge, et pourraient évoquer d’autres aspects de son parcours. En tout cas, Dieu ressaisit tout le parcours de celui qui passe le seuil de la mort.
Nous sommes nombreux, et dans la vie de chacun de nous il y a un petit morceau ou même des bases solides que Job a contribué à poser, à fortifier. Demandons que demeure vivant en nous ce que le Seigneur nous a donné par Job ; que tout cela continue à nous nourrir, à nous faire vivre, à nous éclairer. Pour tout cela, nous rendons grâce à Dieu et que nous remercions Job.
Ya, evid kemend mad, kemend gwirionez ha kement sklerijenn, bennoz ; evid kement pehed, a berz Job pe eus or perz deom ni, pardon ha trugarez.
Goulennom digand an Aotrou Doue degemer e vugel, e servijer, e veleg, en e sklerijenn. Ha sklêrijenn or Zalver, en eus klasket Job enaoui ha maga dre e vuez, ra skedo atao ennom, ha ledanoc’h c’hoaz!
El lavaret m’eus bet dit, Job : Doue eo a oar ar pez peus degaset deom. Adarre : Bennoz Doue dit, Job. Kenavo er baradoz !
NB : les parties en gras ont été prononcées en breton, traduites ici en français. Beaucoup d’entre nous ont été émus dimanche, en apprenant que Job était décédé le jour…
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NB : les parties en gras ont été prononcées en breton, traduites ici en français.
Beaucoup d’entre nous ont été émus dimanche, en apprenant que Job était décédé le jour de la Présentation de Jésus au Temple, jour de Siméon. Siméon, le vieil homme qui avait recherché et espéré Dieu tout au long de sa vie, et à qui avait été en définitive accordée la grâce d’accueillir le Christ enfant entre ses bras. « Maintenant, ô Maître, disait-il, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole ; car mes yeux ont vu ton salut… »
Cette figure de Siméon nous dit quelque chose de Job, de sa patiente recherche de Dieu, que le chant composé par Job que nous venons de chanter, « Klask a ran demm an Aotrou », exprime si bien : « Je cherche le visage du Seigneur »… Siméon, en recevant l’enfant Jésus dans ses bras, dit de lui – de façon surprenante mais poétique – qu’il est « lumière ». Cela aussi peut évoquer Job pour nous, car nous savons que le Christ a été la lumière de sa vie, lumière qu’il a réfléchie sur nous.
Oui, Jésus a été la lumière de Job. Je me souviens d’une soirée que nous passions au Minihi, avec une équipe de lycéens. Nous étions autour de la table, buvant une tisane de plantes qu’il avait cueillies dans le jardin, une bougie allumée sur la table… et Job de nous demander : « Quelle est la chose la plus importante dans votre vie ? » Je ne me souviens pas de ce que nous avions répondu, nous, les lycéens, mais lui, à la fin, à son tour, avait témoigné : « La Résurrection de Jésus d’entre les morts : voilà ce qu’il y a de plus important dans ma vie » La lumière donc : la lumière pascale. La puissance de Dieu qui brille plus fort que la mort.
Ce Christ-lumière, ce visage aimé, désiré, ce visage du Ressuscité, je crois que Job le cherchait et le voyait aussi chez les autres. Jésus enseigne à ses disciples à le reconnaître en chacun ; Job regardait chacun avec ce regard clair, accueillant, doux, pacifique. A beaucoup d’entre nous il a su apporter une lumière, un conseil, une sagesse, un trésor de vie.
Le mystère de Dieu est celui de Dieu qui est devenu proche. Si proche que Siméon avait pu l’accueillir sur son cœur. Oui, au cœur de la foi de Job, il y avait cette expérience profonde : Dieu est proche ; et parce qu’il est proche, il nous rapproche les uns des autres. C’est ce que Job a fait au Minihi, dans les pèlerinages, par la radio… il a rapproché des tas de gens très différents, de tout genre, de tous âges. Il les a rapprochés de Dieu, pour qu’ils sachent que Dieu est proche parce qu’il les aime.
Il me semble important d’exprimer que c’est bien cela qui a été au cœur de ce que Job a cherché à vivre. Lorsqu’on dit « Kenavo » a quelqu’un, lorsqu’on contemple le tableau qui se dégage de sa vie, il importe de ne pas se méprendre sur la personne.
Or j’ai lu ces jours-ci que Job avait donné sa vie « pour Dieu et pour la Bretagne ». Je sais que Job n’aimait pas ce genre d’expressions. Je ne crois pas que Job ait donné sa vie pour des idées, pour une cause, pour un idéal. Mais pour des personnes : il a donné sa vie pour Dieu et pour les gens. Dans les trente dernières années en tout cas (les années où je l’ai connu), je peux dire que je n’ai jamais vu Job porter un drapeau. Il a porté la parole, il a porté le Saint Sacrement, il a porté des personnes, il a porté la lumière de la foi qui le portait. Ce qui comptait pour Job, c’était Jésus et les gens. Les idées n’ont pas besoin d’être aimées ; les personnes ont besoin d’être aimées, et de savoir qu’elles sont aimées de Dieu. Cela, oui, a été le combat de Job : un combat spirituel, humain, divin.
Que les bretonnants puissent vivre leur foi dans leur langue. Voilà son combat. Job a vécu l’interdiction du breton à l’école comme une sorte d’asphyxie. Il voulait que les bretonnants puissent simplement respirer et vivre, et surtout, qu’ils puissent entendre Dieu leur parler au cœur, et lui répondre avec le cœur : donc en breton. C’est au nom de l’amour que Job a vécu, travaillé et peiné : par amour pour Dieu qui aime les personnes.
D’où cela venait-il, chez Job ? Je crois justement que c’est de sa relation de proximité avec Dieu. Car il était un homme de prière. Et cela, il a voulu le partager : il nous a appris à prier, à nous agenouiller devant Dieu ; il nous a appris, comme le dit saint Luc à propos de Siméon, « la crainte, le respect de Dieu ». Job nous a appris à prier.
L’école de la douceur, de la paix, de l’espérance, c’est la prière. Et le Maître, celui qui enseigne la douceur, la paix, l’espérance, c’est l’Esprit Saint. « L’Esprit Saint était [avec Siméon] ». C’est à cette école que Job a été, et ensuite il s’est fait notre enseignant.
Comparer Job au vieux Simeon, c’est sans doute éclairant. Mais cela ne dit pas tout de lui. Je réalise que nous, les anciens jeunes, nous avons connu Job à un âge où l’on considère tout le monde comme déjà vieux (on avait 12 ou 13 ans, et il débarquait au collège avec ses sabots…). Certains d’entre vous l’ont connu dans sa jeunesse, dans la fleur de l’âge, et pourraient évoquer d’autres aspects de son parcours. En tout cas, Dieu, lui, ressaisit tout le parcours de celui qui passe le seuil de la mort.
Nous sommes nombreux, et dans la vie de chacun de nous il y a un petit morceau, ou même des bases solides que Job a contribué à poser, à fortifier. Demandons que demeure vivant en nous ce que le Seigneur nous a donné par Job ; que tout cela continue à nous nourrir, à nous faire vivre, à nous éclairer. Pour tout cela, nous rendons grâce à Dieu et nous remercions Job.
Ya, evid kemend mad, kemend gwirionez ha kement sklerijenn, bennoz ; evid kement pehed, a berz Job pe eus or perz deom ni, pardon ha trugarez.
Goulennom digand an Aotrou Doue degemer e vugel, e servijer, e veleg, en e sklerijenn. Ha sklêrijenn or Zalver, en eus klasket Job enaoui ha maga dre e vuez, ra skedo atao ennom, ha ledanoc’h c’hoaz !
El lavaret m’eus bet dit, Job : Doue eo a oar ar pez ’peus degaset deom. Adarre : Bennoz Doue dit, Job. Kenavo er baradoz !
Mgr Laurent DOGNIN est actuellement en session avec les évêques de Bretagne et des Pays de la Loire. Il m’a demandé de vous lire ce message : Chers amis, Je…
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Mgr Laurent DOGNIN est actuellement en session avec les évêques de Bretagne et des Pays de la Loire. Il m’a demandé de vous lire ce message :
Chers amis,
Je tiens d’abord à vous assurer, à vous la famille de Job de ma prière et de mes sincères condoléances. Que le Seigneur vous garde dans l’espérance de la Résurrection bienheureuse promise par le Seigneur Jésus. Merci à tous les amis présents de vous soutenir dans votre deuil.
Job nous laisse un beau témoignage de sa foi et du don de sa vie comme prêtre. Il était une belle figure dans le diocèse.
Il nous a aidés à connaître et à aimer la langue et la culture bretonne et aussi à comprendre à quel point cette culture permettait d’enraciner notre foi dans les belles traditions chrétiennes de la Bretagne. Je lui suis reconnaissant d’avoir apporté son érudition et sa passion bretonnante à l’Église de Quimper et Léon. Il l’a fait par ses nombreuses publications, ses pèlerinages, ses études. Tout cela a pu rejoindre aussi les bretons qui ne sont pas chrétiens mais qui sont attachés à la culture bretonne. Son travail reste une référence pour tous.
A titre personnel, [dit Mgr Dognin] il m’a aidé, dès mon installation comme évêque de ce diocèse, à m’introduire dans cette culture bretonne dans laquelle je me suis senti adopté. Son départ me touche beaucoup.
J’ai célébré la messe ce matin à son intention et je prie avec vous le Père miséricordieux d’accueillir Job dans la joie de la vie éternelle qu’il a annoncé et célébré pour nous durant toute sa vie de prêtre.
✠ Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon
Nous avons également reçu un message de Mgr Gérard LE STANG, évêque d’Amiens :
C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de Job an Irien, mais aussi avec paix, car cet homme de Dieu, ce bon prêtre de Jésus, avait la foi, et, à la manière des Celtes anciens, il n’y avait pas pour lui un grand saut à faire pour passer de la terre au ciel. La porosité entre le visible et l’invisible chez les bretons était une de ses prédications habituelles.
Son départ est une perte pour le diocèse de Quimper, et pour toute la Bretagne en fait. Par l’alliage entre sa vie de foi, sa spiritualité intense, son amour de la langue bretonne, et sa connaissance intime de la culture de notre pays, il a apporté comme aucun autre une contribution inestimable à l’évangélisation du Finistère. Il a aussi tissé des liens avec les autres nations celtiques, et permis beaucoup d’amitié avec des chrétiens nombreux, catholiques ou non.
C’était un homme bon et paisible, passionné, bien sûr. On n’était pas toujours d’accord avec lui, mais son esprit d’initiative, tout ce qu’il a fait pour les jeunes qu’il a formés et accompagnés, ses publications, ses pèlerinages, ses créations de cantiques, ses traductions liturgiques et tant d’autres apports, suscitent l’admiration. Le prieuré du Minihy a été une base de créativité et de rayonnement formidable. Les rencontres que l’on avait avec lui donnaient souvent à réfléchir et enrichissaient.
Oui, c’est une grande perte pour le diocèse de Quimper. Je ne doute pas que le Seigneur l’accueille auprès de lui, mais je prierai bien en communion avec vous mercredi. Cela me sera difficile de dire la messe en breton à Amiens, mais je dirai au moins une partie du bréviaire et chanterai le Patronez dous pour ce fidèle du Folgoët. Qu’il repose en paix.
Bien fraternellement. A galon.
✠ Gérard le Stang
Evêque d’Amiens
Le Centre spirituel bretonnant Minihi Levenez a été créé par Mgr Francis Barbu par un acte publié le 22 octobre 1984. Avec quelques autres, Job en a été le membre…
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Le Centre spirituel bretonnant Minihi Levenez a été créé par Mgr Francis Barbu par un acte publié le 22 octobre 1984.
Avec quelques autres, Job en a été le membre fondateur. Pour lui, l’aspiration à un tel projet lui était ancienne. Dès le séminaire, Job a été attiré par une forme de vie monastique alliant prière et approndissement de la spiritualité bretonne et celtique. L’appel reçu du vicaire général Mathurin Gourvès et de Mgr Visant Favé, évêque-auxiliaire, à l’époque où il était aumônier du Bleun Brug en 1980, 1981, rejoignait son aspiration personnelle, mais dans une dimension collective. Pour lui, cela devait être une oeuvre de communauté.
Il a bâti un centre spirituel bretonnant au bourg de Tréflévénez, alliant le travail manuel et intellectuel.
Sa priorité a été de fournir le nécessaire pour la prière, coeur de la vie du Minihi : publication de « Pedenn an deiz » (livre des heures, 1988) et édification de la chapelle bénie le 2 juin 1991. Il a fait vivre cela surtout par la messe du samedi soir suivie du café.
Dans ses recherches, il a côtoyé les érudits bretons et des pays celtiques sur la vie des saints.
Il a assuré l’aumônerie des collèges et du lycée Diwan et accompagné de nombreux jeunes sur l’initiation chrétienne et la profession de foi ou vers les sacrements de baptêmes, communion, confirmation. Il a préparé de nombreux couples au mariage.
Il a assuré des cours de breton adaptés à ses sujets privilégiés et des conférences sur tout le Finistère.
Il a organisé de nombreux pèlerinages intergénérationnels sur les chemins du Tro Breiz, du Tro Sant Paol, en Terre Sainte et dans les Pays celtiques.
Il a facilité la relation les bretonnants anciens et nouveaux, accordant une grande confiance à ce qui était en train d’advenir, soutenant sans relâche les progrès des uns et des autres.
Par l’édition de livres, il a partagé des études, chroniques et cantiques, et permis à beaucoup d’auteurs divers d’être édités dans le domaine religieux.
Par la radio RCF, il a immortalisé de précieux témoignages de nos anciens dans une langue bretonne bien vivante, mais aussi en français.
Se ressourçant très régulièrement à l’abbaye de Landévennec, il a pu se renouveler sans cesse.
Il ne travaillait pas pour lui-même mais pour les autres. Il a consacré sa vie à cette mission. Il a toujours voulu que le Minihi lui survive.
Aujourd’hui, un jeune couple a relevé le défi et élabore un projet pour l’avenir prenant appui sur ces quarante années passées. Des anciens sont prêts à les accompagner pour le bien des futures générations. Minihi Levenez est l’œuvre de Job. Notre hommage à Job, c’est de la poursuivre.