12 novembre 2023 — Année A – Confirmation Notre-Dame des Douze Apôtres – Concarneau – Église Saints-Pierre-et-Paul – Melgven (29)

Sg 6, 12-16 ; Ps 62 ; Th 4, 13-18 ; Mt 25, 1-13

Homélie retranscrite à partir d’un enregistrement

Chers confirmands,

Cette homélie s’adresse tout particulièrement à vous, mais il est évident que vos parrains, marraines, parents, et les paroissiens présents aujourd’hui sont aussi concernés.

Pendant la lecture du passage d’Évangile aujourd’hui, je ne suis pas sûr que vous ayez vu le rapport avec la Confirmation. Et pourtant… il y a un lien direct avec ce sacrement !
Il s’agit donc d’une parabole (une métaphore que le Seigneur utilise pour nous aider à comprendre ce qu’Il souhaite nous faire comprendre) qui concerne le Royaume des Cieux. Ce Royaume n’est pas un territoire terrestre, mais le fait que les croyants en Jésus sont tous comme des frères et sœurs, car unis au Christ par le Saint Esprit, et donc dans une communion profonde qui s’établit entre les croyants et le Seigneur lui-même. Ce Royaume est destiné à se développer dans le cœur des personnes, et son aboutissement est l’Avènement glorieux du Christ à la fin des temps, symbolisé par l’époux qui, dans la Parabole, arrive dans la nuit.
Lorsqu’on célèbre la messe, on fait allusion à plusieurs reprises à cet avènement glorieux du Christ à la fin des temps. Ainsi, nous proclamons dans le Credo : « Il viendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts » ou encore lors de l’Anamnèse après la consécration « Nous annonçons ta mort Seigneur Jésus, nous proclamons ta Résurrection, nous attendons ton retour dans la gloire. » Il est donc crucial de croire que tout ce que nous vivons sur la terre aura un aboutissement heureux (l’arrivée de l’époux) même si nous ignorons quand cela se produira (vous ne savez ni jour ni l’heure nous dit Jésus) et pour Dieu, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour, c’est saint Pierre qui le dit ! (2 P 3, 8)

Vous noterez que l’époux dans cette parabole arrive au milieu de la nuit. La nuit pouvant symboliser les épreuves du monde : les guerres, les difficultés économiques, le défi du changement climatique, nos épreuves personnelles, professionnelles, familiales… Aujourd’hui, de nombreux événements nous inquiètent et nous pouvons avoir peur de l’avenir. Mais la Parabole nous ouvre à l’espérance. Si on parle d’époux, c’est qu’il s’agit de noces ! « Heureux les invités aux noces de l’Agneau » dit le prêtre avant la communion. Dans la Parabole, selon les coutumes de l’époque, des jeunes femmes (les demoiselles d’honneur d’aujourd’hui) attendent l’époux dans la nuit avec leurs lampes allumées afin de le conduire à son épouse. Comme confirmands et bientôt comme confirmés, vous êtes un peu comme ces jeunes filles qui sont amenées à accueillir le Christ dans leur vie et à le conduire au peuple de Dieu (l’épouse !). En tant que chrétiens confirmés, nous avons la grâce d’accueillir le Christ dans notre vie et le devoir de le faire découvrir aux autres (les membres de notre famille, nos amis, nos collègues, nos camarades de classe…), en témoignant de notre foi. Cela peut parfois être difficile, mais c’est notre rôle de permettre au Seigneur d’entrer dans la vie de ceux qui ne le connaissent pas encore et de leur permettre ainsi de rentrer à leur tour dans le Royaume des cieux, un Royaume qui n’a pas de fin, car notre amitié avec le Christ aujourd’hui perdure par-delà la mort, pour toujours. C’est quand même extraordinaire !

Une autre image dans cette Parabole est celle de la lampe à huile qui éclaire dans la nuit. Cette lampe peut représenter les vertus théologales que sont la foi, l’espérance et la charité (l’amour du prochain). Au moment de la confirmation, l’Esprit Saint vous est donné comme si l’on remettait entre vos mains cette lampe à huile, cette lumière de foi, d’espérance et de charité. Le Seigneur la remet entre vos mains, Il vous la confie pour qu’elle continue de rayonner, d’abord dans votre vie personnelle, car la foi nous aide à grandir dans le vrai bonheur, c’est-à-dire cette joie spirituelle qui nous unit au Seigneur, mais aussi de rayonner autour de vous en partageant cette lumière et en éclairant aussi les autres. Cette lumière que vous allez recevoir c’est un peu comme à la Pentecôte, où chaque apôtre recevait l’Esprit Saint comme une petite flamme qui se posait sur chacun d’eux.

Enfin, dans cette Parabole, certaines jeunes filles ont pris une réserve d’huile et d’autres non. L’huile, c’est bien évidemment ce qui permet à la lampe de briller. Sans huile, elle s’éteint. L’huile représente la nourriture spirituelle dont nous avons tous besoin : la vie de prière (seul, en famille, en communauté, en Église), la méditation de la Parole de Dieu, les sacrements et notamment l’Eucharistie permettent de continuer à faire briller la flamme de notre foi, de notre espérance et de notre charité. C’est essentiel pour continuer à enraciner votre foi, sinon, comme les jeunes filles de la Parabole, notre lampe va s’éteindre et nous ne serons pas capables d’éclairer les autres qui se posent beaucoup de questions. En effet, aujourd’hui, de plus en plus de jeunes et d’adultes en recherche de cette lumière demandent le baptême et la confirmation. Alors, soyons capables de leur donner cette lumière !

Chers amis, c’est avec beaucoup de joie que nous allons dans quelques instants célébrer votre confirmation. Demandons au Seigneur qu’Il vous donne la grâce de cette foi, de cette espérance, de cette charité, tellement importante dans le monde qui est le nôtre. Amen.

† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon