Les archives du diocèse de Quimper et Léon possèdent l’un des principaux fonds Bigot. Forte personnalité quimpéroise du XIXe siècle de par son implication dans la culture et la politique de la ville, Joseph Bigot est connu pour sa qualité de travailleur invétéré. Il a réalisé des plans de nombreux édifices : presbytères, écoles, églises… Si son nom reste localement célèbre, c’est qu’il est l’auteur entre autres de l’écrin du musée des Beaux-arts mais aussi des flèches de la cathédrale Saint-Corentin. Si l’on ne retient généralement que le nom de Joseph, il est important de rappeler l’importance du travail de son fils, Gustave, dans ses réalisations dès 1866.
Joseph Bigot naît en 1807 à Quimper. Meilleur en arithmétiques qu’en lettres et possédant de grandes capacités en dessin, il devient commis des Ponts et Chaussées chez M. de Silguy puis chez M. Goury. Il apprend véritablement le métier à Nantes, chez M. Seheult, architecte départemental et diocésain tout en poursuivant ses études.
Après un stage dans l’atelier des Beaux-arts de l’architecte M. Garnaud à Paris en 1834, il est nommé architecte départemental en 1835 et s’installe à Quimper. Il sera au service du département jusqu’en 1873. Par ailleurs, de 1872 à 1886, Joseph Bigot est également architecte pénitentiaire. Il obtient le poste d’architecte diocésain en 1837. La charge d’architecte diocésain s’exerce sous le Concordat (1801-1905). Il s’agit de s’assurer de l’entretien des édifices du diocèse : la cathédrale, l’évêché et le séminaire. Parmi les divers postes occupés par Joseph Bigot, celui-ci est celui auquel il est resté attaché le plus longtemps. Il l’a en effet exercé pendant près de 55 ans !
En plus de ses fonctions officielles, il travaille pour des communes, fabriques et particuliers. Il occupe le poste d’architecte diocésain jusqu’en 1892, et demande alors le titre d’architecte diocésain honoraire. Il meurt deux ans plus tard, en 1894, et est inhumé dans le cimetière Saint-Joseph de Quimper.
De son mariage en 1838 avec la fille d’un notaire concarnois naît quatre enfants dont un seul fils, Gustave (1839-1905). Celui-ci se forme à l’école des Beaux-arts de Paris puis rentre en Bretagne en 1866. Dès lors, il est nommé architecte de l’arrondissement de Brest. Gustave Bigot est la principale aide, si ce n’est la seule, aux côtés de son père. Il prend sa suite comme architecte départemental en 1873.
Les archives du diocèse de Quimper conservent ainsi une collection impressionnante de divers plans, croquis ou dessins, présentant ses créations ou de simples relevés. Une importante partie de sa correspondance est également conservée ce qui permet de retracer sa carrière d’architecte et d’étudier de façon approfondie ses projets qu’ils fussent réalisés ou non car on peut y lire des mentions telles que « à réaliser », « annulé », « projet modifié »… Ces quelques 1500 documents iconographiques se révèlent être une mine de renseignements concernant les édifices finistériens car Joseph Bigot s’est acharné à réaliser des relevés architecturaux de monuments anciens à travers tout le département. Ce fond est classé par paroisse dans la série 8L.
Les documents ont été transmis directement par la famille. En effet, dans les derniers temps de sa vie, Gustave Bigot décide de classer les documents de son père et les siens qui s’y sont naturellement trouvés mêlés. Il fait don d’une partie de ces papiers aux archives départementales tandis que l’autre partie est remise aux archives de l’évêché.
Les documents confiés à l’évêché concernent principalement les édifices diocésains, les églises et les chapelles, les communautés et les écoles religieuses mais aussi divers édifices privés tels que maisons et châteaux. Ceux-ci se complètent avec les fonds de la série 122J des archives départementales qui conservent également des plans d’édifices religieux.
Les inventaires des édifices religieux - cathédrales, églises, chapelles, écoles, couvents ou encore croix – ainsi que celui des édifices privés – maisons et château – sont désormais disponibles.