Jn 20, 1-18
Homélie retranscrite à partir d’un enregistrement
Chers amis,
Dans l’Évangile que nous venons d’entendre, deux points me semblent tout à fait en lien avec ce que nous avons vécu au cours de ce pèlerinage et peuvent nous aider à réfléchir : d’une part, les linges restés dans le tombeau et d’autre part, le témoignage de Marie-Madeleine.
Les linges qui étaient dans le tombeau avaient recouvert le corps de Jésus après sa mort. À l’époque, en effet, lorsqu’on inhumait une personne, on enveloppait le corps dans un linceul (celui qui se trouve à Turin) et on l’entourait de bandelettes. Les apôtres retrouvent donc le linceul et les bandelettes en dehors du corps, et posés dans le tombeau. Mais le corps de Jésus n’est plus là. Pour eux, c’est un signe très important et qui va les aider à croire. Pourquoi est-ce un signe ? Parce qu’ils se demandaient si le corps de Jésus n’avait pas été enlevé pour être mis ailleurs, or, si les linges sont trouvés à l’intérieur du tombeau, cela signifie bien que le corps n’a pas été déplacé, mais que « quelque chose » d’inimaginable s’est passé. Cela a donc été un premier signe qui leur a permis de croire à la résurrection.
Dans le pèlerinage que nous venons de vivre, il y a eu de nombreux signes que vous avez pu ressentir au plus profond de vous-mêmes. Ce peut être une certaine émotion au moment de la messe internationale, par exemple, ou encore au moment de la procession mariale ou d’une autre procession ou encore lors des rencontres que nous avons pu avoir les uns avec les autres, les échanges, les célébrations… L’expérience peut être très différente selon les personnes : certains vont être touchés par le signe de l’eau, celui de la lumière, alors que d’autres n’ont pas été frappés par ces signes. Chacun de nous a un signe qui a pu le marquer et qui restera gravé dans sa mémoire. Un signe qui nous invite à croire comme les apôtres avec le linge qui était resté à l’intérieur du tombeau. En repartant, chacun de nous peut retenir un ou plusieurs signes qui l’ont touché profondément et qui l’ont aidé à grandir dans la foi.
D’autre part, ce qui est également frappant dans ce passage d’Évangile, c’est l’attitude de Marie-Madeleine. Vous avez certainement noté que les deux apôtres sont entrés dans le tombeau, ont vu les linges et sont rentrés chez eux. Marie-Madeleine, elle, est restée sur place et a donc fait la rencontre, d’abord avec des anges, habillés de blanc, qui lui annoncent la résurrection du Christ, puis la rencontre avec Jésus lui-même qui non seulement se montre à elle, mais l’envoie en mission : « Va trouver mes frères pour leur dire… ». Et Marie-Madeleine va aller à la rencontre des disciples pour leur témoigner qu’elle a vu Jésus ressuscité et pour leur rapporter ce qu’Il lui a dit.
Nous aussi, nous repartons maintenant chez nous, dans nos paroisses, et un peu comme Marie-Madeleine, nous aussi sommes envoyés en mission par Jésus qui s’est donné à voir par des signes au cours de ce pèlerinage. Des signes pour nous aider à grandir dans la foi. Il est donc important, maintenant, que nous puissions à présent raconter, nous aussi, ce que nous avons vu, ou entendu, ce qui nous a touchés… Cela peut susciter de nombreuses questions, car si les gens ne sont pas venus, peut-être l’auraient-ils souhaité !
C’est ce que je vous propose dans cette célébration et notre retour à la maison : de garder au cœur à la fois les signes qui vous ont aidés à croire et de raconter tout cela, lorsque vous allez rentrer, auprès de vos proches, de vos amis, de ceux que vous pourrez rencontrer. Amen.
† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon