2R 5, 14-17 ; Ps 97 (98) ; 2Tm 2, 8-13 ; Lc 17, 11-19
Homélie retranscrite à partir d’un enregistrement
Chers Amis,
Vous est-il déjà arrivé de prier ? Je n’en doute pas, car nous avons toujours beaucoup de choses à demander au Seigneur, mais vous est-il arrivé de rendre gloire à Dieu comme le lépreux de l’Évangile ? Autrement dit, de reconnaître que Dieu est intervenu dans notre vie, à tel ou tel moment, dans tel ou tel événement, et de le remercier, de le louer pour cela dans une prière personnelle, j’entends ! Ceci est peut-être plus rare.
C’est ce qu’a fait ce lépreux dans l’Évangile que nous venons d’entendre : il a été guéri, et reviens vers Jésus pour rendre gloire à Dieu. Pourtant, les neuf autres lépreux qui étaient partis avaient également la foi. Ils demandent à Jésus de les guérir, donc ils croient en lui. Ils partent pour « se montrer au prêtre » alors qu’ils ne sont pas encore guéris ! Or c’est seulement en chemin qu’ils vont être guéris… Ils croient à la parole de Jésus. Donc ils ont la foi ! Une foi profonde. Ils croient vraiment en Jésus ! Alors qu’est-ce qu’il leur manque ?
D’abord de reconnaître que Jésus y est pour quelque chose dans cette guérison ! Et donc de lui manifester de la gratitude qui est un geste d’amour. Reconnaître que leur guérison n’était pas un dû, mais un don de Dieu. Et par cette attitude, d’entrer dans une vraie relation avec le Christ. De devenir son disciple et même son ami. Le lépreux qui a rendu gloire à Dieu n’est pas seulement guéri de sa lèpre, il entre dans la vie avec le Christ : « Relève-toi et va, ta foi t’a sauvé. » Les neuf autres sont guéris, mais ne sont pas sauvés, car ils n’ont pas vraiment rencontré Jésus, leur Sauveur.
Cela me fait penser à tous ces jeunes qui font leur profession de foi, et, combien d’entre eux reviennent ensuite à la messe pour rendre gloire à Dieu ? Car être sauvé, ce n’est pas juste croire en Jésus. C’est entrer dans une relation avec le Christ et même devenir son ami, son disciple-missionnaire. Ce lien d’amour avec lui nous fait entrer dans une vie nouvelle qui change profondément notre relation avec Dieu et aussi avec les autres.
Aujourd’hui, c’est la messe de rentrée de l’aumônerie des étudiants et des jeunes professionnels ainsi que de la Pastorale des jeunes et des vocations. N’est-ce pas cette rencontre du Christ, justement, que nous cherchons à vivre avec vous ? Quatre choses me semblent importantes :
La première, c’est d’abord de nous efforcer de connaître le Christ. En étudiant et en méditant la Bible, la Parole de Dieu, l’Évangile. En effet, cela nous permet de connaître quelle est la volonté de Dieu. Que veut le Seigneur pour nous sur cette terre ? Nous le découvrons en méditant la Parole de Dieu, et Jésus nous le dit dans l’Évangile ! Cela oriente notre existence.
La deuxième, c’est de faire l’expérience d’une relation avec Lui par les sacrements, car l’Eucharistie nous met en communion profonde avec le Christ. Par une vie de prière personnelle aussi. Cette expérience de la présence du Seigneur, nous la faisons au travers des expériences d’Église : à l’aumônerie, bien sûr, mais également dans le cadre de tout ce qui est organisé sur la paroisse, ou lors des rassemblements diocésains voire nationaux ou même internationaux comme les Journées Mondiales de la Jeunesse qui auront lieu fin juillet début août 2022 à Lisbonne.
Le troisième aspect, est de vivre l’amitié, la solidarité, l’attention aux plus pauvres. Nous vivons dans un monde où il y a beaucoup de violences de tous ordres. Nous, comme chrétiens, avons à témoigner de notre espérance, à apporter de la joie, à faire grandir une vraie fraternité entre les personnes. Cela se vit concrètement au travers d’actions précises afin de faire l’expérience de cet amour engagé qu’est la charité. La Pastorale des jeunes nous y encourage !
Enfin, le quatrième aspect, c’est le témoignage que l’on peut donner de sa foi. Le pape François nous dit qu’une fois que nous avons rencontré le Seigneur, on ne peut pas le garder pour soi ! On veut juste partager cette joie de croire, cette espérance extraordinaire que le Seigneur nous donne. Nous savons bien qu’il n’est pas facile de dire que nous sommes chrétiens et fiers de l’être, que ce soit dans nos établissements scolaires, dans les diverses facettes de nos vies (personnelle, professionnelle, familiale). Il y a parfois des réactions négatives. Mais, il ne faut pas avoir peur des réactions : le Seigneur est toujours avec nous, et son Esprit saint nous aide à être vraiment des témoins authentiques ! Le monde aujourd’hui en a tellement besoin ! L’aumônerie nous aide à grandir comme témoins du Christ.
Chers Amis, que cette nouvelle année à l’aumônerie et avec les jeunes vous apporte une belle fécondité dans vos vies personnelles d’abord, mais aussi dans vos études, dans votre travail. Qu’elle vous remplisse de joie et d’espérance pour le bien de tous. Amen.
† Laurent DOGNIN
Évêque de Quimper et Léon