« Je propose que mercredi prochain, 26 janvier se tienne une journée de prière pour la paix ». C’est un pape inquiet qui a lancé cet appel lors de la prière de l’Angélus, dimanche 23 janvier.
« Je suis avec préoccupation les tensions croissantes qui menacent d’infliger un nouveau coup à la paix en Ukraine, et remettent en cause la sécurité du continent européen, avec des répercussions toujours plus larges », a-t-il assuré. Le pape François a également exhorté à prier « pour que chaque action et initiative politique servent la fraternité humaine, plutôt que les intérêts partisans ».
Ce n’est pas la première fois que le pape prend ce type d’initiative. En septembre 2020, il avait ainsi annoncé une journée de jeûne et de prière pour le Liban, presque un mois après l’explosion du port de Beyrouth, qui avait ravagé la capitale.
Cette fois, l’invitation du pape s’inscrit dans un contexte de regain de tensions entre l’Ukraine et la Russie. Elle intervient deux jours après la réaction empreinte de gravité des évêques européens et leur interpellation à soutenir l’Ukraine. Le Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE) a en effet invité « la communauté internationale à soutenir le pays face au danger d’une offensive militaire russe ». Dans un communiqué, vendredi 21 janvier, la structure réunissant les présidents des 33 conférences des évêques d’Europe – au sens large – a lancé un appel pour l’Ukraine.
Le grand pays d’Europe de l’Est est au centre des attentions alors que son voisin russe est soupçonné de fomenter une offensive à son encontre. Le Royaume-Uni a accusé, samedi 22 janvier, la Russie de « chercher à installer un dirigeant prorusse à Kiev » et d’« envisager » d’« occuper » l’Ukraine. Ce que Moscou conteste, qualifiant ces accusations d’« absurdités ».
Par la voix de son président, Mgr GINTARAS LINAS GRUSAS, archevêque de Vilnius (Lituanie), le CCEE a exprimé sa « proximité » avec les Églises en Ukraine et « à tout son peuple », « en cette période de peur et d’incertitude pour l’avenir du pays ». Il a rappelé également les paroles fortes du pape sur la situation ukrainienne. Lors de sa bénédiction urbi et orbi, le jour de Noël, ce dernier avait notamment appelé au « dialogue » afin de « ne pas laisser se propager les métastases d’un conflit gangrené » en Ukraine, marqué par des tensions avec les séparatistes prorusses.
Les évêques européens ont lancé à leur tour un appel solennel « aux dirigeants des nations, afin qu’ils n’oublient pas les tragédies des guerres mondiales du siècle dernier et afin que le droit international, l’indépendance et la souveraineté territoriale de chaque pays soient défendus ». Ainsi, ils ont demandé « aux gouvernants de trouver des solutions acceptables et durables en Ukraine, basées sur le dialogue et la négociation et sans recourir aux armes. » Le CCEE a souhaité enfin que les chrétiens prient « pour le don de la paix en Ukraine » afin que les responsables surmontent la crise.
Créé en 1971 dans la foulée du concile Vatican II, le CCEE est un « organisme de communion entre les Conférences épiscopales d’Europe qui a comme finalité la promotion et la conservation du bien de l’Église », selon l’article 1 de ses statuts. Il diffère de la Commission des épiscopats de l’Union européenne (Comece), qui se limite aux pays de l’Union européenne (UE) et a pour mission de créer des liens avec les instances de l’UE.