Liturgie, pour servir
Mercredi 8 décembre, une vingtaine de personnes se sont retrouvées autour du thème « Liturgie, tous acteurs, tous concernés », à l’espace Letty du Relecq-Kerhuon. Cette rencontre était animée par le Père Sébastien Guiziou, Vicaire Général. Si, souvent on s’interroge sur la façon de faire (inclination, port d’objet, nouveau missel romain…), la réflexion doit porter surtout sur le sens de ce qui est fait.
Qu’est-ce que la liturgie ?
Dans un premier temps, son intervention a porté sur ce qu’est la liturgie. A travers l’étymologie, le terme « liturgie » vient des racines grecques Laos (peuple) et ergo (action). La liturgie se situe donc dans l’action qui forme le peuple, qui vient du peuple et qui sert le peuple. La liturgie est dans le domaine du faire, et non du dire ou du penser.
Le premier acteur est Dieu lui-même. Il est essentiel de le découvrir. Il appartient à chacun d’accueillir ce qu’Il fait, pour rassembler son peuple par la Parole, par son Esprit, par des symboles, par des rites… La liturgie se reçoit alors de l’Eglise, pour découvrir l’action de Dieu.
Le Concile Vatican II présente la liturgie autour de trois axes :
La présence du Christ dans la liturgie : « dans le sacrifice de la messe, et dans la personne du ministre, « le même offrant maintenant par le ministère des prêtres, qui s’offrit alors lui-même sur la croix » et, au plus haut degré, sous les espèces eucharistiques. Il est présent, par sa puissance, dans les sacrements au point que lorsque quelqu’un baptise, c’est le Christ lui-même qui baptise. Il est là présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures. Enfin il est là présent lorsque l’Église prie et chante les psaumes » (Sacrosanctum concilium 7)
Le culte que l’Eglise rend à Dieu et l’œuvre de Dieu qui sanctifie les hommes : « la liturgie est considérée comme l’exercice de la fonction sacerdotale de Jésus Christ, exercice dans lequel la sanctification de l’homme est signifiée par des signes sensibles et réalisée d’une manière propre à chacun d’eux, et dans lequel le culte public intégral est exercé par le Corps mystique de Jésus Christ, c’est-à-dire par le Chef et par ses membres. » (Sacrosanctum concilium 7)
L’actualisation du mystère pascal : « Chaque semaine, au jour qu’elle a appelé « jour du Seigneur », [l’Eglise] fait mémoire de la résurrection du Seigneur, qu’elle célèbre encore une fois par an, en même temps que sa bienheureuse passion, par la grande solennité de Pâques. » (Sacrosanctum concilium 102)
La participation à la liturgie édifie la vie des communautés
Dans un second temps, le Père Sébastien Guiziou a expliqué toute l’importance de la participation active de tous. Il ne peut y avoir d’une part, ceux qui font, des spécialistes, et, d’autre part, les autres.
Tous les membres de l’assemblée sont acteurs, même si un d’entre eux préside au nom du Christ. Chaque fidèle est invité à entrer dans l’action, même parfois en « faisant silence ». Cette action est de l’ordre spirituelle ou théologique, et ne peut être confondue avec un activisme. Elle demande une manière d’être dans la liturgie, au nom du sacerdoce commun des fidèles.
La découverte de la liturgie en profondeur oblige ainsi à apprendre à être selon sa vocation plus qu’à savoir faire en mettant en œuvre une technique (de chant, de parole, des gestuels…). L’enjeu personnel de chacun est alors bien de travailler sa relation au Christ pour assurer son service.
Cette rencontre se prolongera dès le mois de janvier, à travers une série de rencontres permettant de relire la liturgie, pas à pas.