Accueil  -  Toute l'actualité FEIZ  -  Keleier  -  Chronique du Père Job an Irien : Skweriou beo ! / Vivants exemples

Chronique du Père Job an Irien : Skweriou beo ! / Vivants exemples

Skweriou beo !

Testamant speredel sant Divi, sant patron Bro-Gembre, a gaver en e Vuez kembraeg : «Aotrounez, breudeur, c’hoarezed, bezit laouen, dalhit d’ho feiz ha d’ho kredenn, ha kasit da benn an traou bian-se ho-peus gwelet ahanon oc’h ober, ha setu ma krogan gand ar veaj o-deus greet on tadou…» Levenez, feiz ha traou bian : setu ar geriou o-deus resevet on tadou euz an Aviel, hag e welom mad hirio pegen talvouduz int e mare ar C’hovid hag ar cheñchamant hin. On tud o-deus resevet anezo dre o sent. Braz eo an doujañs o-deus bet ’vid tud ’vel sant Herve, sant Maodez, Santig Du, ha dreist-oll sant Erwan. Hemañ e-neus bevet an izelded a galon beteg penn o tilezel e zillad kaer hag o servicha ar re baour e Kervarzin.

        Doug ar c’hantvejou ez-eus bet en or bro tud ordinal hag a veve ar garantez beteg penn. D’ar re a veve e kantvejou kenta ar feiz kisten amañ, hag o-doa gouestlet o buez da Zoue ha d’o breudeur, o-deus on tadou savet chapeliou. Eun doare e oa da lavared dezo : «C’hwi hag ho-peus bevet ganeom amañ, c’hwi a anavez or buez hag on diêzamañchou, erbedit ahanom da Zoue. Pedit bepred evidom ha gwarezit ahanom a beb droug.» Eur seurt santimant don a fiziañs a zo bet gwiadet evel-se etre or sent ha ni : bez’ ez int euz or famill ha ganto eo e reom on treuz war an tamm douar-mañ.

        D’ar goulenn «Perag ha penaoz eo deuet ar poblou keltieg da veza kristen ?» e c’hellfer rei kalz respontou all, hervez ar mare hag ar vro. Eun dra a zo anad d’an nebeuta evid or bro-ni : ken skoet eo bet kalon on tadou gand Pasion hag adsao Jezuz m’eo fellet dezo sevel kroaziou er c’hroaz-heñchou, ha kement-se adaleg ar penn-kenta koulz lavared en eur implij mein-savet koz : eur ster nevez a roent dre-ze da vein sakr koz, ’vel m’o-doa greet ive da lidou relijiel koz, Troveni Lokorn da skouer. Dwezatoc’h, da vare ar vosenn-zu, e savint kalvariou gand Mari ha Yann e traoñ kroaz Jezuz, ha zoken eun nebeud kalvariou braz da rei da weled buez, maro hag adsao Jezuz. A-nebeudou e yee donnoc’h  donna en o c’halon ar pez a zikoure anezo da dreuzi mareou diêsa o buez.

        Ar feiz-se a zo hirio da zizolei en-dro, rag or sikour a c’hell da ijina respontou nevez d’an amzer a-vremañ, gwall hejet gand ar C’hovid hag ar cheñchamant hin. D’an nebeuta e tiwallo ahanom diouz kement dizesper !


Vivants exemples

La vie galloise de saint Divy nous donne le testament spirituel du saint patron du Pays de Galles : «Seigneurs, frères, sœurs, soyez joyeux, gardez votre foi et votre croyance, et accomplissez les petites choses que vous avez entendues de moi et que vous m’avez vu faire, et voici que je commence le voyage que nos pères ont fait…» Joie, foi et petites choses : voilà les mots que nos pères ont reçu de l’Evangile, et nous voyons bien aujourd’hui combien ils sont importants en ces temps de Covid et de changement climatique. Nos pères les ont reçu de leurs saints. Ils ont eu un grand respect pour des gens tels que saint Hervé, saint Maudez, Santig Du et surtout saint Yves. Celui-ci a vécu l’humilité jusqu’au bout en abandonnant ses beaux vêtements et en servant les pauvres à Kermartin. 

        Au long des siècles il y a eu chez nous des gens qui vivaient l’amour jusqu’au bout. A ceux qui vivaient dans les premiers siècles de foi chrétienne ici, et qui avaient consacré leur vie à  Dieu et à leurs frères, nos pères ont élevé des chapelles. C’était une manière de leur dire : «Vous qui avez vécu avec nous ici, vous connaissez notre vie et ses difficultés, recommandez-nous à Dieu. Priez sans arrêt pour nous et protégez-nous de tout mal.» Une sorte de profond sentiment de confiance s’est ainsi tissé entre nos saints et nous : ils sont de notre famille et c’est avec eux que nous accomplissons notre traversée sur cette terre.

        A la question « Pourquoi et comment les peuples celtes sont devenus chrétiens ?» on pourrait apporter d’autres réponses selon les époques et les pays. Un fait du moins est évident pour chez nous. Ils ont été tellement frappés au cœur par la Passion et la résurrection de Jésus qu’ils ont voulu élever des croix aux carrefours, et ceci dès le début pour ainsi dire, en utilisant d’anciennes stèles. Ils donnaient un sens nouveau à d’anciennes pierres sacrées, tout comme ils le faisaient aussi pour d’anciens rites religieux, tels que la troménie de Locronan par exemple. Plus tard, au temps de la Peste Noire, ils dresseront des calvaires avec Marie et Jean au pied de la croix de Jésus, et même quelques grands calvaires pour donner à voir la vie, la mort et la résurrection de Jésus. Peu à peu pénétrait de plus en plus profondément dans leur cœur ce qui les aidait à traverser les moments les plus durs de leur vie.

        Cette foi est à redécouvrir aujourd’hui, car elle peut nous aider à inventer de nouvelles réponses pour les temps actuels, secoués par le Covid et le changement climatique. Elle pourrait au moins nous garder de tout désespoir !

Tad Job an Irien