La première version du Nouveau Testament en breton a été publiée en 1827 à Angoulême par un catholique, Jean-François Le Gonideg, mais sans imprimatur de l’Eglise, car sa traduction ne comportait pas de notes explicatives comme le demandaient les normes canoniques.
Cette date tardive s’explique par le fait que l’Eglise catholique encourageait plutôt
– la publication de livres d’histoire sainte, ou de méditations sur l’évangile, comme :
F. Richard, An Aviel ha meditacionou, Montroulez, 1819,
Nicolas, persoun Ploudiern, Histor zantel da zeski ar burzoudou en deuz great Doeu var ann douar, Quimper, 1900,
– ou encore les 4 évangiles en un seul, comme :
J.-F. Caër, cure e Guiclan, Ar pevar Aviel lakeat en unan, Brest, 1904,
L.-M. Biler-Azenor, person Yvias, Aviel Katolik (4 évangiles en un seul), Sant-Briek, 1907,
J.-B. Oliéro (Oliéreu), person Kestenig, En Aviél, Guèned, 1913,
J.-M. Uguen, Buhez H.S. Jezuz-Krist, hervez ar pevar aviel laket en unan, Lorient, 1930.
Après celle de Jean-François Le Gonidec (1827), la 2e traduction du Nouveau Testament en breton fut en 1847 celle du pasteur gallois John Jenkins, Testamant nevez hon aotrou hag or salver Jesus Christ, à Brest.
Viendra quelques années plus tard un Nouveau Testament catholique, par [l’abbé Joseph Joubin, à moins que ce soit Leméhaussé ?], Testamant neve eus hon Otro hac hon Salver Jesus-Christ, Goengamp, en ty B. Jollivet, 1853. Cette traduction était bien plus accessible aux fidèles que celle de Le Gonidec, qui comportait de nombreux néologismes bretons, mots archaïques ou termes empruntés au gallois.
Dans le même temps, les catholiques traduisirent et publièrent deux livres de l’Ancien Testament :
Jean-Guillaume Henry/Iann-Willou Herry, Genes, pe levr ar c’heneliez, Kemperle, 1849,
id., Levr ann Exod ha meur a bennad euz al levriou all, bete maro Josue, Kemperle, 1861,
puis une bible complète :
Jean-François Le Gonidec, Bibl santel pe levr ar skritur sakr, traduite de la Vulgate latine entre 1829 et 1834 ou 1835, mais seulement publiée en 1866 à Saint-Brieuc, en trois volumes (levr kenta levrenn genta, levr kenta eil levrenn, eil levr), aux éditions Prud’homme, imprimeur de l’évêché de Saint-Brieuc.
Trente ans après les traductions du pasteur Jenkins et de Joubin, le pasteur Guillaume Le Coat / Gwilh ar C’hoad (1893-97), publiera à son tour un Testamant Nevez, 1883.
Il ajoutera plus tard une traduction de l’Ancien Testament à celle du Nouveau Testament en publiant en 1897 Ar Bibl santel, inspirée semble-t-il de la bible de Le Gonidec (1866). Il s’agit d’une bible protestante, donc sans les “deutérocanoniques”.
De nouvelles traductions catholiques du Nouveau Testament furent entreprises au XXe siècle, comme
– An testamant nevez, sous la direction de Maodez Glanndour (abbé Loeiz ar Floc’h), aux éditions Al Liamm, 1969-1971,
– celle de la Kenvreuriez ar Brezoneg Eskopti Kemper ha Leon, sous la direction de Mgr Vincent Favé (évêque auxiliaire de Quimper), qui publia une traduction des quatre évangiles en 1982, puis les autres livres du Nouveau Testament en 1988 (une nouvelle édition de cette traduction des quatre évangiles est actuellement en cours sous la responsabilité de MM. Fañch Morvannou et Alan Le Verge, que l’on peut consulter ici),
– celle de l’abbé Pierre Guichou, An Testamant Nevez. Kelou Mad Jezuz, or Zalver, aux éditions du Minihi Levenez, 2002,
– Ar pevar aviel, eun droidigez nevez, en breton de Cornouaille, par le frère Hervé Danielou, 2003.
D’autre part, à la suite du concile Vatican II, la Kenvreuriez ar Brezoneg Eskopti Kemper ha Leon fit paraître au début des années 1970, également sous la direction de Mgr Vincent Favé, plusieurs “cahiers” ronéotés publiant la traduction en breton des lectures des messes du dimanche. Ce travail sera repris et réédité dans le Leor overenn (missel) publié par le Minihi Levenez en 1997.
Maodez Glanndour publia également aux éditions Al Liamm une traduction des psaumes (1974) et du livre d’Isaïe (1981), et son ami Marsel Klerg (abbé Marcel Le Clerc), les traductions de certains livres de la Bible (Habakouk, Hobdia, Yoel, Yona, en 1953, Aviel Santel hervez Lukaz, Lizher da Filemon, 1964).
L’abbé Pierre Guichou avait également entrepris une traduction de l’Ancien Testament ; sa mort accidentelle en mars 2008 a laissé ce travail inachevé.
Signalons enfin la traduction de l’Ancien Testament des abbés Pierre Le Gall et Job Lec’hvien, aux éditions an Tour-Tan, entre 1980 et 1982, et un projet de publication d’une Bibl Santel aux éditions Imbourc’h, reprenant les traductions de Maodez Glanndour, Marsel Klerg, Pierre Le Gall et Job Lec’hvien.