J’ai pris contact en février avec la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) pour participer à une mission de Volontariat de Solidarité Internationale.
La DCC a choisi de m’envoyer au Congo pour y assurer, en partenariat avec les sœurs de La Croix Glorieuse, la direction du Complexe Scolaire Cardinal Emile Biayenda à Nkayi. Je vais occuper ce poste pendant les deux prochaines années.
Le complexe scolaire a été créé en 2007 par la Sœur Pierrette NAMONADIO de la Croix. C’est elle qui a fait appel à la DCC pour confier la direction de son école à un volontaire.
Me voici donc depuis la mi-septembre à Nkayi, une petite ville se situant à mi-chemin entre Brazzaville, la capitale politique et Pointe Noire, la capitale économique. La culture de la canne à sucre y occupe une place très importante.
D’origine finistérienne, et n’ayant jamais quitté l’Europe auparavant, c’est le dépaysement total pour moi. Je dois m’adapter à une nouvelle culture, à l’alimentation locale, à la vie au sein d’une petite communauté religieuse… Je dois également apprendre : à faire ma lessive à la main, à penser à faire des réserves d’eau le matin avant que l’eau ne soit coupée, à négocier les prix lorsque je vais au marché… Je vais devoir également apprendre le kituba, la langue utilisée ici pour les échanges du quotidien.
Le complexe scolaire Cardinal Emile Biayenda accueillait, les années précédentes, environ 150 enfants du primaire au collège. Nous espérons en avoir au moins autant cette année.
La rentrée scolaire a eu lieu le 04/10, mais la période des inscriptions se poursuit jusqu’à la fin du mois d’octobre. Le jour de la rentrée, seule une vingtaine d’enfants étaient présents, leur nombre augmentant jour après jour ; ils étaient environ 80 présents à la fin de la semaine.
Les professeurs, eux, se sont tous présentés à l’école et ont confirmé leur souhait de renouveler leur engagement. Mais plusieurs n’ont pu commencer les cours que plusieurs jours après la rentrée scolaire officielle. Ici, c’est un fonctionnement habituel, certains travaillant ailleurs pendant les vacances d’été.
Je dois, dans un premier temps, faire confiance à l’équipe enseignante présente pour me montrer le fonctionnement habituel de l’école. Nous échangerons ensuite sur nos différentes expériences et pratiques, pour évaluer ce qui fonctionne bien, et les points sur lequel nous devons travailler pour améliorer les conditions d’apprentissage des enfants.
Mon rôle consiste à faire respecter le règlement intérieur de l’école, gérer l’équipe enseignante, gérer les relations avec les parents, assurer la communication et la représentation de l’école. Et surtout de m’assurer qu’élèves et professeurs puissent travailler dans les meilleures conditions possibles.
Je dois également tenir à jour la quinzaine de cahiers de suivi : listing des élèves, suivi des absences des élèves et des enseignants, courriers entrant et sortant, suivi du paiement des frais de scolarité… Ici, il n’y a pas d’ordinateurs, tous les documents sont sur papier.
L’équipe a déjà plusieurs projets pour l’année scolaire qui débute : poursuivre la rénovation des locaux (débuté l’année dernière), végétaliser la cour, l’ouverture d’une bibliothèque d’école, l’achat d’ordinateurs et d’une photocopieuse. Nous essayons également de mettre en place des échanges avec une école française, pour permettre aux élèves congolais et français de faire découvrir aux autres leur quotidien respectif, permettre des échanges entre professeurs, et nous aider à trouver des fonds pour réaliser nos différents projets.
Mon aventure ne fait que débuter, j’ai encore une multitude de choses à découvrir et à apprendre sur le Congo et la vie quotidienne des habitants de Nkayi. Loin de mes repères habituels, je risque d’être confronté à de nombreuses surprises, à des sujets d’étonnement, parfois à des incompréhensions, voire des déconvenues. Autant de défis à relever qui me permettront de comprendre les habitudes et les coutumes locales, et qui me façonneront et me feront également en apprendre beaucoup sur moi-même.
Marie-Aude PAUL