Le livre des Actes des Apôtres rapporte que, pendant les quarante jours qui ont suivi Pâques, le Christ ressuscité s’est plusieurs fois montré aux apôtres. Puis, au cours d’un repas qu’Il prenait avec eux, le Christ leur a annoncé qu’ils allaient recevoir une force, « celle du Saint-Esprit », qui viendrait sur eux. « Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre », a-t-Il ajouté (Actes des Apôtres 1, 8).
« Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. Et comme ils fixaient encore le ciel où Jésus s’en allait, voici que deux hommes en vêtements blancs se tenaient devant eux et disaient : » Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous L’avez vu s’en aller vers le ciel » (Actes des Apôtres 1, 9-11). L’évangéliste Luc précise quant à lui que les apôtres « retournèrent à Jérusalem, remplis de joie » (Luc 24,52).
Pourquoi l’Ascension est-elle célébrée dans la joie ?
Le Christ, fils de Dieu fait homme, né de la Vierge Marie, a pleinement assumé cette condition humaine depuis le jour de sa naissance, dans la nuit de Noël. Environ trente-trois ans plus tard, sa présence terrestre s’achève avec l’Ascension.
Pourtant, comme le mentionne saint Luc, les apôtres s’en retournent à Jérusalem « remplis de joie » et non tristes, comme on aurait pu s’y attendre. De la même manière, l’Ascension est célébrée dans la joie par les chrétiens.
L’Ascension fait en effet partie de l’événement inouï de Pâques : par sa mort et sa résurrection, le Christ a sauvé l’homme qui, à sa suite, est désormais appelé à rejoindre Dieu pour vivre dans la gloire céleste.
Il ne s’agit pas, bien-sûr, de rejoindre le ciel au sens du firmament, l’espace que nous observons au-dessus de nos têtes. Il s’agit d’un espace spirituel, celui de Dieu. A propos du ciel, le Catéchisme de l’Eglise catholique parle de « l’état de bonheur suprême et définitif » . Il précise également que « ce mystère de communion bienheureuse avec Dieu et avec tous ceux qui sont dans le Christ dépasse toute compréhension et toute représentation. L’écriture nous en parle en images : vie, lumière, paix, festin de noces, vin du royaume, maison du Père, Jérusalem céleste, paradis » .
Les deux hommes vêtus de blanc décrits par les Actes des Apôtres annoncent alors aux Apôtres que Jésus « reviendra de la même manière ». Et, pour le moment, ils les incitent à ne pas rester les yeux vers le ciel : ils doivent retourner à leurs responsabilités. Celles-ci leur avaient justement été indiquées par le Christ : être ses témoins par toute la terre en annonçant sa Résurrection, en faisant connaître son enseignement, en baptisant.
L’Ascension est ainsi un envoi en mission adressé aux Apôtres comme aux hommes de tous temps. Il est l’articulation entre le désir du ciel et le service des hommes.
La joie qui fait suite à cet événement s’explique aussi par cette annonce du Christ rapportée par Saint-Matthieu (Mt 28, 20) (et lue au cours de la messe de l’Ascension) : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde ».
Autrement dit, le Christ est sans cesse présent auprès des hommes : même si, à la suite de l’Ascension, Il n’est plus là physiquement, Il l’est dans les sacrements – dans l’eucharistie en particulier. Il l’est également auprès de ceux qui prient, seuls ou à plusieurs : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux », avait-Il dit un jour aux apôtres (Matthieu 18, 20). Finalement, l’achèvement de sa vie terrestre permet sa présence auprès des hommes de tous temps et de tous lieux.
L’Ascension fait donc partie des événements fondateurs de la foi en Christ, et d’autant plus qu’il a donné aux hommes leur liberté : loin de s’imposer à eux, le Christ les laisse libres de croire, et donc d’aimer véritablement.