Décembre 1881, les cloches sonnent à Quimper pour la saint Corentin. Un peu trop tôt pour certains Quimpérois. Cela donne lieu à un échange savoureux entre le préfet du Finistère et l’évêque de Quimper où s’opposent l’esprit de laïcité porté par les Républicains au pouvoir depuis 1879 et les traditions de « temps immémorial ».
Quimper, le 20 décembre 1881
Monseigneur,
J’ai déjà eu l’honneur à l’occasion d’une mission prêchée à Douarnenez de vous entretenir des réclamations que provoque dans les villes la sonnerie trop matinale des cloches.
L’administration supérieure considère que le droit et l’usage sont d’accord sur le point que la sonnerie des cloches ne doit être libre en ce qui concerne les besoins du culte que « dans l’intervalle de 12 heures environ qui sépare les sonneries habituelles dites de l’angélus du matin et du soir ».
Ces règles sont de toute équité ; elles ont été adoptées en vue d’assurer le repos des habitants sans gêner l’exercice du culte.
Cependant depuis deux jours à Quimper les plus grosses cloches sont mises en branle et lancées à toute volée entre 4 ½ et 5 moins ¼ du matin, ce qui en cette saison veut dire 2h ½ à 3 heures avant le jour.
Je vous serais extrêmement obligé de vouloir bien me dire si c’est là un fait d’exception qui n’aura plus à se reproduire, ou si au contraire cette sonnerie un peu trop matinale doit se continuer pendant un certain temps encore.